APRNEWS: Les Camerounais veulent des nouvelles, pas sa fin.
L'écrivaine camerounaise Calixthe Beyala a récemment partagé son point de vue sur la situation actuelle entourant le président Paul Biya et l'attitude des Camerounais à son égard. Ses propos jettent un éclairage intéressant sur l'opinion publique du pays et l'évolution de la perception du chef de l'État au fil des décennies.
Une inquiétude légitime, pas un souhait funeste
Selon Beyala, les Camerounais ne souhaitent pas la mort de Paul Biya. Leur préoccupation principale est de connaître son état de santé et sa localisation actuelle. Cette déclaration intervient dans un contexte de spéculations croissantes sur la santé du président, alimentées par son absence prolongée de la scène publique.
L’évolution de la perception de Paul Biya
L’auteure retrace l’évolution de l’image de Paul Biya auprès des Camerounais :
1. 1982 : Accueil enthousiaste lors de son arrivée au pouvoir
2. Un contraste apprécié avec son prédécesseur, le Président Ahidjo
3. Soutien populaire initial, illustré par l’adhésion de nombreux Camerounais au RDPC
4. Érosion progressive de la popularité au fil des années
Le souhait d’une transition pacifique
Malgré le « véritable rejet » qui s’est installé avec le temps, Beyala souligne que la majorité des Camerounais ne souhaite pas une fin tragique pour leur président. L’aspiration populaire serait plutôt orientée vers :
– Une transition politique en douceur
– Le départ volontaire de Paul Biya du pouvoir
– Une retraite « bien méritée » pour le chef de l’État
Les raisons de l’inquiétude actuelle
Plusieurs facteurs expliquent l’anxiété de la population :
– L’âge avancé du président (91 ans)
– Son absence prolongée des médias et des événements officiels
– Le manque de transparence du gouvernement sur son état de santé
L’impact sur la stabilité politique
Cette situation soulève des questions cruciales pour l’avenir du Cameroun :
1. La préparation d’une éventuelle succession
2. La capacité des institutions à gérer une transition
3. Les risques de tensions politiques en cas de vacance du pouvoir
Le rôle des intellectuels comme Calixthe Beyala
En s’exprimant sur ce sujet sensible, Calixthe Beyala joue un rôle important :
– Elle articule un sentiment largement partagé mais rarement exprimé publiquement
– Elle contribue à un débat nécessaire sur l’avenir politique du pays
– Elle rappelle l’évolution complexe de la relation entre le peuple et son dirigeant
L’appel à la transparence
À travers ses propos, l’écrivaine formule indirectement un appel à plus de transparence de la part des autorités. Cette demande reflète un besoin croissant d’information fiable dans un contexte de rumeurs et de spéculations.
Un tournant dans la vie politique camerounaise ?
Les observations de Calixthe Beyala mettent en lumière un moment potentiellement charnière de l’histoire politique du Cameroun. Alors que le pays fait face à l’incertitude concernant l’état de santé de son président de longue date, la population semble prête pour un changement, tout en souhaitant qu’il se fasse dans la dignité et le respect.
Cette situation pose la question de la manière dont le Cameroun pourrait gérer une transition politique après plus de quatre décennies sous la direction de Paul Biya. Le désir exprimé d’une « retraite bien méritée » pour le président suggère une aspiration à un renouveau politique sans rupture brutale avec le passé.