APRNEWS: Les avocats de M. Thiam Tidjane ont-ils failli à leur mission ?
Abidjan, le 16 octobre 2025 – Dans un contexte politique tendu lié à l’éligibilité de Tidjane Thiam à la présidentielle ivoirienne, Augustin Thiam, figure politique du RHDP, a exprimé une vive critique à l’encontre des recours juridiques utilisés et du climat politique autour du dossier.
Augustin Thiam dénonce la situation de Tidjane Thiam autour de sa nationalité ivoirienne
« Vous êtes tous là à dire qu’on dénie la nationalité à Monsieur Thiam Tidjane, ce qui est faux. Un vieil article de loi a été utilisé contre lui. Les avocats de M. Thiam Tidjane ont manqué de vigilance. À qui la faute ? Chacun de nous a subi des choses.
En 2010, des pro-Gbagbo ont tenté de m’assassyn£r devant témoins. Savez-Vous ce que le PDCI m’a fait subir dans l’opposition parce que je soutenais Alassane Ouattara ? Où étaient mes frères et sœurs? ».
Selon lui, l’utilisation d’un « vieil article de loi » contre Tidjane Thiam a conduit à une décision contestée sur la perte de sa nationalité ivoirienne. Ce texte, codifié dans l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne, prévoit qu’un Ivoirien majeur qui opte volontairement pour une nationalité étrangère perd automatiquement sa nationalité ivoirienne. Tidjane Thiam, ayant acquis la nationalité française en 1987, aurait donc été considéré de jure comme ayant perdu la nationalité ivoirienne lors de cette naturalisation, ce qui a conduit à sa radiation des listes électorales en 2025.
Toutefois, le ministère de la Justice ivoirien a précisé que Tidjane Thiam « n’a jamais été apatride et qu’il est indiscutablement ivoirien par filiation » car il retrouve sa nationalité d’origine dès que les conditions de perte sont levées (notamment après avoir renoncé à sa nationalité française en mars 2025). Ce qui complique la situation juridique et politique de l’ancien dirigeant.
Augustin Thiam a également évoqué ses propres épreuves politiques : « En 2010, des pro-Gbagbo ont tenté de m’assassiner devant témoins. Savez-vous ce que le PDCI m’a fait subir parce que je soutenais Alassane Ouattara ? Où étaient mes frères et sœurs ? » Il met ainsi en lumière des divisions internes et des violences politiques qui ont marqué la scène ivoirienne ces dernières années.
Par ailleurs, il a reproché aux avocats de Tidjane Thiam un manque de vigilance juridique dans la gestion de ce dossier complexe.
Cette déclaration traduit une fracture profonde sur la scène politique ivoirienne autour des règles d’éligibilité, alors que l’élection présidentielle approche. L’affaire Tidjane Thiam symbolise les luttes pour l’accès au pouvoir et les interprétations parfois controversées du droit de la nationalité.