
APRNEWS: Le secret de la solvabilité – Ce que les bailleurs de fonds voient en Alassane Ouattara
Le Ministre d’Etat et Porte-parole du RHDP, Kobenan Kouassi Adjoumani, souligne l'importance de la crédibilité financière et de la gestion responsable. Il met en avant le fait que les bailleurs de fonds accordent leur confiance en fonction de l'historique de remboursement des dettes. Il met en lumière la confiance du FMI envers la Côte d'Ivoire grâce à la gestion efficace de l'agriculture sous le Président Alassane Ouattara. Adjoumani insiste sur le fait qu'une bonne gestion financière est essentielle pour maintenir la confiance des bailleurs de fonds.
Le Ministre d’Etat et Porte-parole du RHDP Kobenan Kouassi Adjoumani
« Les bailleurs de fonds, avant de te donner du crédit, regardent d’abord ton visage. Voici quelqu’un qui est fier et qui t@pe sa poitrine pour dire : Moi, en partant, j’ai laissé une dette de 7 000 milliards. Il aurait pu dire : J’ai contracté une dette de 7 000 milliards, mais je l’ai rembousé avant de partir. Mais non, il dit qu’il a laissé cette dette… alors, qui va payer à sa place ?
Aujourd’hui, vous voyez que le FMI est là. Il nous a rencontrés et a salué la résilience de notre agriculture depuis l’avènement du Président Alassane Ouattara au pouvoir. Après avoir échangé avec tout le monde, il annonce encore qu’il met à la disposition de la Côte d’Ivoire plus de 300 milliards de FCFA. Pourquoi ? Parce que ceux qui accordent ces crédits ont confiance. Ils ne sont pas fatigués de prêter, car ils voient en face le visage du Président Alassane Ouattara, un homme qui rembourse bien, qui est solvable.
Mais toi, tu n’es pas solvable, tu n’as aucune notion de gestion financière. Quand tu étais là-bas, tu disais : L’argent circule… Mais il circulait où ? Dans les poches de qui ? Avec le Président Alassane Ouattara, l’argent ne fait pas que circuler, il travaille.
Dites à ceux qui bavardent que le Président Alassane Ouattara est crédible. Quand les bailleurs de fonds le voient, certains vont même jusqu’à l’appeler pour lui dire : On a beaucoup d’argent, viens en prendre un peu. »
Cette déclaration du Ministre d’État et Porte-parole du RHDP, Kobenan Kouassi Adjoumani, est un plaidoyer en faveur de la gestion économique du président Alassane Ouattara et une critique acerbe de ses prédécesseurs, notamment Laurent Gbagbo.
Analyse détaillée des points soulevés et des enjeux sous-jacents
Contexte de la déclaration
Critique de la gestion passée
Kobenan Kouassi Adjoumani fait référence à la dette publique laissée par l’ancien président Laurent Gbagbo, qu’il évalue à 7 000 milliards de FCFA.
Il reproche à Gbagbo de ne pas avoir remboursé cette dette et d’en être « fier », ce qui, selon lui, démontre une mauvaise gestion financière.
Éloge de la gestion actuelle
Le ministre met en avant la crédibilité du président Alassane Ouattara auprès des bailleurs de fonds internationaux, comme le Fonds Monétaire International (FMI).
Il souligne que cette crédibilité a permis à la Côte d’Ivoire d’obtenir un nouveau financement de 300 milliards de FCFA du FMI, en reconnaissance de la résilience de l’économie ivoirienne, notamment dans le secteur agricole.
Contraste entre les deux présidences
Adjoumani oppose la solvabilité et la rigueur financière d’Ouattara à ce qu’il décrit comme une gestion laxiste sous Gbagbo.
Il utilise des expressions imagées pour illustrer son propos, comme « l’argent circule » (sous Gbagbo) versus « l’argent travaille » (sous Ouattara).
Analyse des arguments
La question de la dette publique
La dette publique est un enjeu central dans la gestion économique d’un pays. Une dette élevée peut limiter la capacité d’un gouvernement à investir dans des secteurs clés comme l’éducation, la santé ou les infrastructures.
Cependant, l’évaluation de la dette et sa gestion doivent être analysées dans leur contexte historique. Sous Gbagbo, la Côte d’Ivoire traversait une période de crise politique et économique, notamment après la rébellion de 2002 et l’embargo international.
La crédibilité internationale
La capacité d’un pays à attirer des financements internationaux dépend en grande partie de la confiance que les bailleurs de fonds accordent à ses dirigeants.
Sous Ouattara, la Côte d’Ivoire a renoué avec les institutions financières internationales et a mis en place des réformes économiques qui ont permis une croissance soutenue (environ 7 % par an avant la pandémie de COVID-19).
Le soutien du FMI et d’autres bailleurs reflète cette confiance, mais il est également lié à des critères stricts en matière de gestion budgétaire et de transparence.
La gestion de l’argent public
L’expression « l’argent ne fait pas que circuler, il travaille » suggère que les fonds publics sont utilisés de manière efficiente et productive sous Ouattara, contrairement à une gestion perçue comme corrompue ou dilapidée sous Gbagbo.
Cela renvoie à des questions plus larges sur la gouvernance, la transparence et la lutte contre la corruption.
Enjeux politiques et économiques
Légitimation du pouvoir actuel
En critiquant la gestion passée et en vantant les réalisations du régime Ouattara, Kobenan Kouassi Adjoumani cherche à légitimer l’action du RHDP et à renforcer sa position face à l’opposition.
Cette déclaration s’inscrit dans un contexte politique marqué par des tensions entre le RHDP et les partis d’opposition, notamment le PDCI et le FPI.
Communication politique
Le ministre utilise un langage direct et provocateur, visant à marquer les esprits et à mobiliser l’électorat en faveur du RHDP.
Cependant, ce type de discours peut aussi polariser le débat politique et empêcher un dialogue constructif entre les différents acteurs.
Impact sur l’opinion publique
Pour les partisans du RHDP, cette déclaration renforce l’image d’Alassane Ouattara en tant que leader compétent et fiable.
Pour les opposants, elle peut être perçue comme une attaque injuste contre Laurent Gbagbo et une tentative de réécrire l’histoire à des fins politiques.
Perspectives et critiques
Nécessité d’un débat objectif
Il est important de replacer les performances économiques dans leur contexte historique et de reconnaître les défis auxquels chaque gouvernement a dû faire face.
Un débat objectif sur la gestion économique devrait inclure des données factuelles et des analyses indépendantes, plutôt que des accusations partisanes.
Transparence et redevabilité
Pour renforcer la confiance des citoyens, le gouvernement doit garantir une gestion transparente des fonds publics et rendre des comptes sur l’utilisation des financements internationaux.
La lutte contre la corruption et le gaspillage des ressources publiques doit rester une priorité.
Dialogue politique
Plutôt que de se focaliser sur des attaques personnelles, les acteurs politiques devraient privilégier un dialogue constructif pour relever les défis économiques et sociaux du pays.
La déclaration de Kobenan Kouassi Adjoumani reflète les tensions politiques et les enjeux économiques qui caractérisent la Côte d’Ivoire. Tout en mettant en avant les réalisations du régime Ouattara, elle soulève des questions sur la gouvernance, la transparence et la nécessité d’un débat objectif sur la gestion économique du pays. Pour construire un avenir meilleur, il est essentiel de privilégier le dialogue, la transparence et une gestion rigoureuse des ressources publiques.