APRNEWS: Le pouvoir tue et brûle…

APRNEWS: Le pouvoir tue et brûle…

Regardez ces photos. Elles me traumatisent. Ces feux que vous voyez, ce sont les rebelles Syriens qui sont en train de brûler la tombe, le cercueil et le corps du père du Président Syrien renversé, Bachar Al-Assad. Ce père, qui s’appelle Hafez Al-Assad, était lui-même Président de la Syrie, du 14 Mars 1971, jusqu’à son décès, le 10 Juln 2000. Il a régné, en tant que Président, un peu plus de 29 ans.

Quand il est décédé, son fils lui a succédé 7 jours plus tard, le 17 Juin 2000.

Les rebelles ont chassé le Président Bachar El-Assad, le fils de l’ancien Président, le 08 Décembre 2024, après 13 ans de guerre, démarrée en Mars 2011.

Le fils a quitté le pays et est allé en exil. Et les rebelles ont incendié la tombe, le cercueil et le corps de son père, l’ancien Président, hier .

Le fils et le père totalisent 54 ans de pouvoir. C’est vrai qu’ils ont subi des complots internationaux mais ils sont restés au pouvoir suffisamment longtemps pour cristalliser des haines et des animosités envers eux .

En tant qu’Africain, je regarde cette profanation comme une offense suprême. Brûler une tombe, un cercueil, un corps d’un être humain est inimaginable, à plus forte raison celui d’un ancien Président. Au vu de l’évolution récente de l’Histoire des Révolutions et guerres surtout dans cette partie du monde, j’espère que le peuple Syrien ne regrettera pas un jour cette infamie , quelle que soit la colère du moment.

Mais en même temps, j’en tire les leçons. De notre vivant et de notre positon dominante de pouvoir du moment, nous pouvons manigancer et organiser les choses pour que le pouvoir, après nous, revienne à nos enfants, à notre famille, à notre région, à notre ethnie, à notre Parti Politique. Certains s’arrangent pour se faire enterrer au siège de la Présidence de la République, comme s’ils sont eux-mêmes la République.

Mais quand nous ne serons plus de ce monde, comment nous pourrons contrôler les choses après nous pour qu’elles soient comme nous voulons qu’elles soient pour le reste de la vie de la planète Terre ?

C’est pourquoi, il est sage et religieux de ne pas s’attacher à des tentations de caporalisation du pouvoir mais de poser des actes qui nous logent dans l’amour et dans le subconscient du peuple pour l’histoire, plutôt que de chercher à maintenir une éternité physique et corporelle, qui n’est que chimère. La Syrie nous le rappelle.

Encore une fois, cela ne servira pas de leçon et des Syrie, des Benglash, se répéteront ailleurs. Dans notre positon de pouvoir, on pense que ça n’arrive toujours qu’aux autres…

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