APRNEWS: Le Parcours politique de Tidjane Thiam – Renonciation à la nationalité française et inéligibilité

APRNEWS: Le Parcours politique de Tidjane Thiam – Renonciation à la nationalité française et inéligibilité

Tidjane Thiam, à la tête du PDCI, a suscité à la fois espoir et dissensions internes. Malgré des défis pour assurer sa candidature à la présidentielle de 2025, Thiam a renoncé à sa nationalité française en mars 2025 pour être éligible. Cependant, la révélation de sa naturalisation française en 1987 a entraîné sa radiation de la liste électorale et son inéligibilité. Cette situation soulève des questions sur la gestion de Thiam, la stratégie politique à son encontre, et la cohérence des décisions juridiques en Côte d’Ivoire.

Mon édito.

Tidjane Thiam : victime d’une erreur stratégique ou d’une manœuvre politique bien orchestrée ?

Depuis son arrivée à la tête du PDCI, Tidjane Thiam a créé de l’espoir, mais aussi des dissensions internes.
Certains cadres comme Jean-Louis Billon ont pris leurs distances, et plusieurs militants ont multiplié les actions en justice. Pourtant, le noyau dur autour de Thiam est resté confiant.

Mais le plus difficile n’était pas seulement de prendre le contrôle du PDCI. Le vrai défi était d’assurer sa candidature à la présidentielle de 2025.

Pour être candidat, il faut être exclusivement ivoirien et inscrit sur la liste électorale.
Or, Thiam, soupçonné d’avoir une autre nationalité, a toujours été rassuré par ses proches : selon eux, il était né français et avait simplement besoin de renoncer à cette nationalité. Ce qu’il a fait en mars 2025. Jusque-là, tout semblait sous contrôle.

Mais un détail capital a tout changé :
Son avocat français a révélé que Thiam avait été naturalisé français en 1987, à l’âge de 25 ans.
Conséquence juridique : selon l’article 48 du code de la nationalité ivoirienne, toute acquisition volontaire d’une autre nationalité à l’âge adulte entraîne la perte automatique de la nationalité ivoirienne.

Ce point aurait dû être anticipé.
S’il avait renoncé à temps à la nationalité française, il aurait pu se réinscrire sur la liste électorale de 2023.
En ne le faisant qu’en 2025, après la fin de la révision des listes, il s’est exposé à un risque majeur.

La suite, nous la connaissons :
• Contestations devant la CEI, puis la justice.
• Radiation de la liste électorale.
• Inéligibilité pour 2025.

Thiam a-t-il été trop sûr de lui ? Ses conseillers n’ont-ils pas osé lui dire la vérité ?
Ou a-t-il été victime d’une stratégie politique destinée à l’écarter ?

Il y a aussi un vrai problème de cohérence :
Comment expliquer qu’on lui ait délivré en 2020 un certificat de nationalité, un passeport ivoirien, avant de finalement lui contester ses droits électoraux ?
Comment comprendre que dans d’autres affaires similaires, la justice s’était déclarée incompétente à savoir l’affaire Assalé Tiemoko à Tiassalé?

Oui, Thiam a donné le bâton pour se faire battre. Mais cette affaire soulève aussi des interrogations sur l’application du droit et la logique politique en Côte d’Ivoire.

L’histoire jugera.

De Serif Tall

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