APRNEWS: Le Mali, le Niger et le Burkina Faso rejettent le délai accordé par la Cedeao
Les régimes militaires du Mali, Niger et Burkina Faso ont rejeté dimanche le délai de rétractation de six mois accordé par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) avant leur retrait définitif, y voyant une "tentative de déstabilisation" extérieure, dans un communiqué.
Les trois pays qui forment l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont annoncé en janvier leur volonté de quitter la Cedeao, une organisation rassemblant aujourd’hui 15 pays et qu’ils jugent instrumentalisée par la France.
Mais selon le collège des chefs d’Etat de la confédération des Etats du Sahel, cette décision n’est « qu’une énième tentative qui permettrait à la junte française et à ses supplétifs de poursuivre la planification et la conduite des actions de déstabilisation contre l’AES ». Il a dit que « cette décision unilatérale ne saurait lier les pays de l’AES ». Ils avaient déjà annoncé avant le sommet que leur décision de quitter l’organisation était « irréversible ».
Le communiqué signé de le chef de la transition malienne, Assimi Goïta, dénonce également « des manoeuvres de déstabilisation initiées par une poignée de chefs d’Etat qui imposent leur désidérata et des agendas étrangers » au sein de la Cedeao. Les présidents du Sénégal et du Togo jouent le rôle de médiateur pour tenter de ramener les trois pays au sein de la Cedeao.
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui ont chassé l’armée française de leur sol, coopèrent pour contenir les attaques récurrentes des groupes jihadistes, en même temps qu’ils se rapprochent militairement et politiquement d’autres puissances comme la Russie. Leurs responsables politiques se livrent régulièrement à de violentes diatribes contre la France, qu’ils accusent de vouloir porter « un coup d’arrêt à la dynamique émancipatrice enclenchée par l’AES ».