APRNEWS: Le Canada, 11ème région du Cameroun
Lors de la rentrée économique du Groupement des Entreprises du Cameroun (Gecam), le plus grand patronat camerounais, le 18 septembre dernier, à Douala, Célestin Tawamba, le président de cet organisme, a indiqué: « Le Cameroun est devenu le 2ème grand pourvoyeur de la main d’œuvre au monde, plus précisément au Canada, après la France.
De janvier à avril 2024, près de 6000 camerounais ont immigré au Canada. Le patronat camerounais est particulièrement préoccupé par cette migration massive des travailleurs qualifiés et par ses conséquences sur la croissance économique du pays ».
« Nous avons engagé une collaboration avec le gouvernement camerounais, pour faire face à la fuite des compétences vers l’extérieur, plus précisément au Canada», conclut-il.
« Deux de nos ingénieurs sont partis au Canada »
« Ce qui est marrant c’est que, tous les secteurs d’activité sont concernés par ce phénomène. Et c’est vraiment une grande perte pour notre pays ! Un pays où les fonctionnaires sont plus riches que les entrepreneurs et les hommes d’affaire, où la pauvreté pousse les parents à être de moins en moins à côté de leurs enfants, où les chefs de missions diplomatiques ne cessent de rappeler à leurs concitoyens de toujours se munir d’un peu d’argent et de ne jamais riposter en cas de braquage, de ne pas emprunter les taxis ayant des passagers à bord, de ne pas marcher avec les objets de valeur, de caméras, bref, un pays qui n’a pas pu valoriser ses fils et filles, mêmes ceux de la diaspora, qui sont pour d’autres pays, des maillons importants pour le développement », ajoute-t-elle.
« Dans notre entreprise, deux de nos ingénieurs sont partis au Canada, sans nous informer. Étant au Canada, ils ont informé leurs plus proches collaborateurs. Ils leur ont dit que toutes les conditions sont réunies, pour qu’ils y vivent longtemps avec leurs familles. Ils ont cité les salaires alléchants, les meilleures conditions de travail, des allocations familiales respectées, de la prise en charge médicale, de l’hébergement et transport décents, etc. Alors, jusqu’à présent, l’entreprise ne peut pas atteindre ses objectifs, à cause de leur absence. Et nous éprouvons des difficultés pour les remplacer », déclare Patrice B., délégué du personnel dans une entreprise de la ville de Douala.
« Nous ne connaîtrons plus la perte des cerveaux… »
« Ne cherchons pas de midi à 14 heures. Pour que les camerounais de l’intérieur et de l’extérieur s’intéressent de leur pays, il faut éviter la longévité au pouvoir et à la tête des entreprises, ne plus tailler la constitution à sa mesure, créer des entreprises, prôner la méritocratie, améliorer les salaires et les conditions de travail, assouplir les conditions pour la création des entreprises, faciliter l’accès aux terres, construire des routes, etc.», suggère le patriarche Félix M.