APRNEWS: Le Cameroun confronté à une instabilité politique en cas de décès de Paul Biya ?

APRNEWS: Le Cameroun confronté à une instabilité politique en cas de décès de Paul Biya ?

Alors que l’état de santé de Paul Biya, président du Cameroun depuis plus de 40 ans, s’aggrave et qu’il est hospitalisé en France selon plusieurs sources, des interrogations se posent sur l’avenir du pays en cas de disparition de son dirigeant. En effet, Biya, âgé de 91 ans et qui n’a pas encore désigné de successeur officiel, laisse le Cameroun face à des risques d’instabilité politique

Une transition constitutionnelle incertaine

La Constitution camerounaise prévoit que, en cas de décès ou d’incapacité du président, le président du Sénat prendrait temporairement les rênes du pouvoir. Son rôle serait d’organiser des élections dans un délai de 60 à 120 jours. Cependant, cette transition pourrait être marquée par des tensions, notamment si des luttes internes pour le pouvoir émergent au sein du parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), ou au sein des forces armées.

Le risque de luttes de pouvoir

L’absence de succession clairement établie pourrait engendrer des rivalités entre les élites politiques et militaires, chacun cherchant à s’imposer comme l’héritier légitime. Ces rivalités internes pourraient mener à des crises politiques, voire à une instabilité prolongée, si les différentes factions n’arrivent pas à s’entendre.

Instabilité dans les régions anglophones

Le Cameroun est déjà en proie à des tensions dans les régions anglophones, où un conflit séparatiste oppose des groupes armés à l’armée nationale. La disparition de Biya pourrait aggraver cette crise, en offrant aux séparatistes l’opportunité de renforcer leur position, ou en intensifiant les revendications autonomistes.

Réactions populaires et pressions internationales

La disparition de Paul Biya pourrait également déclencher des mouvements de contestation populaire, certains Camerounais appelant à des réformes démocratiques après des décennies de régime autoritaire. À cela s’ajouterait une pression internationale, les puissances étrangères ayant des intérêts économiques et stratégiques au Cameroun. Elles pourraient intervenir diplomatiquement pour tenter d’assurer une transition pacifique.

L’avenir du Cameroun dépendra largement de la capacité de ses institutions à gérer la succession et à éviter une lutte de pouvoir qui pourrait déstabiliser le pays. Une gestion pacifique et organisée de la transition sera cruciale pour maintenir l’ordre et préserver la stabilité du pays.

K. BALLO

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