APRNEWS: La Zambie dévoile les plans de son fonds souverain
Le fonds soutenu par l’industrie minière soutiendra les finances publiques en cas de difficultés financières et réalisera des investissements à long terme dans des secteurs stratégiques.
La Zambie devrait lancer un fonds souverain en 2025, le pays d’Afrique australe cherchant à se protéger des chocs futurs après plusieurs années de volatilité économique. L’Industrial Development Corporation (IDC), une entreprise publique qui investit dans tous les secteurs d’activité dans le but de renforcer la base industrielle de la Zambie et de créer des emplois, a publié, début octobre 2024, un communiqué annonçant la création du fonds souverain l’année prochaine.
Le nouveau fonds souverain offre au gouvernement un éventail plus diversifié de sources de revenus et en le rendant moins dépendant des prix mondiaux des matières premières.
L’objectif premier de ce fonds est de soutenir les finances publiques en cas de difficultés financières et de réaliser des investissements à long terme dans des secteurs stratégiques tels que la santé, l’éducation, l’agriculture, l’énergie et les infrastructures.
L’IDC écrit que « le fonds de richesse nous permettra d’investir les revenus excédentaires provenant de nos ressources naturelles et d’autres sources, garantissant ainsi la stabilité financière ».
Les dividendes des entreprises du portefeuille de l’IDC fourniront des liquidités supplémentaires. Toutefois, la majeure partie du capital du fonds souverain proviendra des recettes minières. Les autorités zambiennes estiment que la rationalisation de l’octroi des licences d’exploitation minière pourrait rapporter jusqu’à 1 milliard de dollars, capital qui sera ensuite injecté dans le nouveau fonds souverain.
La Zambie est le deuxième exportateur africain de cuivre, qui représente plus de 6 milliards de dollars de recettes annuelles. En 2021, le secteur minier a contribué à hauteur de 17,5 % au PIB de la Zambie et à plus de 70 % de ses recettes en devises.
Recettes en berne
Alors que les prix du cuivre sont largement à la hausse – ils ont augmenté de près de 80 % au cours des cinq dernières années, compte tenu de son rôle essentiel dans les infrastructures d’énergie renouvelable et les véhicules électriques –, la Zambie a néanmoins connu une période difficile sur le plan économique, ce qui a peut-être souligné la nécessité de diversifier les revenus du pays et d’adopter une approche plus innovante des finances nationales.
En effet, au milieu des turbulences économiques provoquées par la pandémie de Covid-19, la Zambie a manqué un paiement de 42,5 millions de dollars d’euro-obligations et a cessé d’effectuer des paiements sur environ 17 milliards $ de dette extérieure. Cela s’explique en partie par la forte dépréciation du prix du cuivre au début de la pandémie – soulignant l’exposition de la Zambie à la faiblesse, même passagère, des prix des matières premières –, ainsi que par l’effondrement du tourisme international qui avait contribué à hauteur de plus de 7 % au PIB de la Zambie l’année précédant la pandémie.
Ces deux facteurs ont fortement réduit les recettes de l’État ainsi que le montant des devises fortes reçues par la Zambie, ce qui l’a poussée à se mettre en défaut de paiement.
Le nouveau fonds souverain est créé pour tenter d’éviter que cette situation ne se reproduise en offrant au gouvernement un éventail plus diversifié de sources de revenus et en le rendant moins dépendant des prix mondiaux des matières premières.
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En bref
La restructuration de la dette prend forme
La Zambie a conclu des accords de principe avec deux banques chinoises sur la restructuration de 1,5 milliard de dollars de dette, a annoncé le ministre zambien des Finances, Situmbeko Musokotwane. « Le gouvernement a conclu des accords de principe avec la Banque de développement de Chine (CDB) et la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC). »
Selon le ministre, le FMI estime que ces accords « répondent aux paramètres de son programme avec la Zambie, et le comité officiel des créanciers a déclaré qu’ils accordaient un allégement de la dette conforme au principe de comparabilité de la dette ». Reste à finaliser les accords d’exécution.