APRNEWS : La chicha associée à un risque élevé de nombreux cancers
Une étude montre que l’utilisation d’une pipe à eau multiplie par plus de deux le risque de mourir d’un cancer par rapport aux non fumeurs, un chiffre supérieur à celui lié au tabagisme de la cigarette.
Cancer du poumon, cancer nasopharyngé mais aussi de l’estomac et du foie sont nettement plus fréquents chez les fumeurs de chicha que chez les non fumeurs et même les amateurs de cigarettes révèle une grande étude prospective menée au Vietnam et publiée dans JAMA Oncology.
Les chercheurs de l’Université de médecine de Hanoi ont suivi le devenir de plus de 39.000 personnes du nord du pays pendant 10 ans et notamment leur consommation ou pas de tabac sous forme de cigarette ou de chicha.
Risque triplé pour le cancer du poumon
L’utilisation exclusive de la pipe à eau vietnamienne multipliait par plus de deux le risque de mourir d’un cancer par rapport aux non fumeurs, un chiffre supérieur à celui lié au tabagisme de la cigarette.
Ce risque était plus que triplé dans le cas du cancer du poumon et même quadruplé pour celui de l’estomac. Cette étude a été menée au Vietnam, l’un des pays où le tabagisme est le plus répandu au monde et qui conserve une pratique locale de la chicha particulièrement nocive.
En effet, le tabac utilisé y est plus riche en nicotine et consumé pur contrairement au produit typique des pays arabes qui est mélangé à de la mélasse.
Dans les deux cas, une séance de chicha s’avère particulièrement à risque car elle dure environ 40 min et correspond en terme de nicotine à plus d’un paquet de cigarette.
La chicha, ou narguilé, permet à de nombreux produits cancérigènes issus de la fumée tels que les hydrocarbures polycycliques aromatiques de passer dans les poumons car ils ne sont pas arrêtés par leur passage dans l’eau.
Les chercheurs vietnamiens appellent donc les autorités sanitaires de leur pays à prendre les mesures d’interdiction dans les lieux publics, d’affichage d’avertissement et de taxations déjà en œuvre pour la cigarette.
Aprnews avec Sciences et avenir