APRNEWS: “J’ai été droguée et abusée” Thalia Graves poursuit P. Diddy
Cette semaine, Thalia Graves poursuit P. Diddy devant un tribunal fédéral l'accusant, lui et son chef de la sécurité, Joseph Sherman, de l'avoir violée vicieusement au studio Bad Boy Records à New York. Elle a déclaré que l'incident s'était produit en été 2001.
“Je connaissais Sean par l’intermédiaire de mon petit ami de l’époque, qui travaillait également pour la maison de disques”, indique-t-elle dans l’acte d’accusation. Elle explique ensuite que P. Diddy l’a appelée parce qu’il souhaitait la rencontrer en personne. “Il est venu me chercher dans un SUV. Il m’a offert un verre de vin et j’ai soudainement eu des vertiges et je me suis sentie faible.”
Lorsqu’ils sont arrivés au studio d’enregistrement, Thalia Graves a perdu connaissance. À son réveil, elle s’est aperçue qu’elle était nue et qu’elle avait les mains attachées dans le dos avec “quelque chose qui ressemblait à un sac de courses en plastique”.
Ses deux agresseurs auraient aussi enregistré la scène dans une vidéo qu’ils auraient fait circuler, des accusations qui font écho à celles du parquet fédéral de Manhattan la semaine dernière, lors de l’arrestation du musicien.
La jeune femme n’a pas porté plainte plus tôt de peur que la star ne menace de “ruiner sa vie » si elle racontait son expérience.
“Un soulagement temporaire”
“Je suis heureuse qu’il soit enfermé, mais ce n’est qu’un soulagement temporaire”, a déclaré Thalia Graves lors d’une conférence de presse annonçant sa plainte au cabinet de son avocate Gloria Allred, à Los Angeles. “La douleur ressentie à l’intérieur quand on a subi une agression sexuelle est incroyablement profonde et difficile à exprimer. Cela va bien au-delà des blessures physiques”, a-t-elle témoigné, se disant toujours traumatisée par le viol subi.
Le garde du corps de Diddy de l’époque nie les faits. Joseph Sherman a déclaré dans une interview qu’il avait cessé de travailler pour le rappeur en 1999 et qu’il n’avait donc « plus rien à voir” avec ce dernier en 2001 – l’année où le viol a eu lieu. “Non seulement je le nie, mais je ne sais pas qui elle est. Je n’ai jamais vu cette femme”, a-t-il déclaré.
Arrestation
Visé depuis plusieurs mois par une dizaine de plaintes pour viols ou agressions sexuelles, Sean “Diddy” Combs, une figure influente du hip hop, a été arrêté le 16 septembre dans un hôtel de Manhattan et placé en détention provisoire. Il a plaidé non coupable des chefs de trafic à des fins d’exploitation sexuelle et d’extorsions.
Le procureur fédéral Damian Williams a décrit un système fondé sur la “violence” pour contraindre les femmes à avoir de “longues relations sexuelles avec des travailleurs du sexe”, des scènes qu’il “enregistrait” et pendant lesquelles les victimes prenaient des substances comme de l’ecstasy, du GHB (la drogue des violeurs) ou de la kétamine.
D’après l’acte d’inculpation, le rappeur s’appuyait sur ses employés, “les ressources et l’influence de l’empire commercial multi-facettes qu’il dirigeait et contrôlait pour créer une entreprise criminelle dont les membres se sont livrés (…) au trafic à des fins d’exploitation sexuelle, au travail forcé, à l’enlèvement, à l’obstruction de la justice”.