
APRNEWS: Guinée en deuil – 140 âmes perdues dans une bousculade tragique
Ce tragique événement survenu en Guinée lors d'un match de football à N’Zérékoré met en lumière une série de dysfonctionnements et de problèmes structurels qui ont conduit à une bousculade mortelle, faisant officiellement 56 morts selon les autorités, mais plus de 140 selon les organisations locales.
Déroulement des événements
Contexte du match
Le match opposait l’équipe locale de N’Zérékoré à celle de Labé. Il était organisé en l’honneur du chef de la junte militaire au pouvoir, dans un contexte politique tendu marqué par des restrictions des libertés fondamentales en Guinée.
Surpopulation du stade
Le stade du 3-Avril, vétuste et aux capacités d’accueil limitées, était « archi-comble », bien au-delà de ses limites. Cette surpopulation a créé des conditions propices à une catastrophe.
Déclencheur de la panique
Une décision arbitrale controversée à la 83e minute en faveur de l’équipe de N’Zérékoré a provoqué la colère des supporters de l’équipe adverse. Des jets de pierre depuis l’extérieur du stade ont ensuite semé la panique, entraînant l’interruption du match.
Mouvement de foule et usage des gaz lacrymogènes
Dans la panique, les spectateurs ont tenté de fuir, escaladant les murs ou se ruant vers les portes. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes à l’intérieur du stade, aggravant la situation. Selon le rapport, cet usage visait à faciliter la sortie des autorités présentes, mais il a contribué à la tragédie.
Bilan humain
Le rapport des organisations de défense des droits de l’homme fait état de plus de 140 morts, principalement des enfants et des personnes vulnérables, piétinés ou étouffés dans la bousculade. Des photos montrent des dizaines de corps alignés à l’hôpital régional de N’Zérékoré.
Critiques et responsabilités
Gestion sécuritaire défaillante
Le rapport dénonce l’usage excessif de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre et l’absence de mesures de sécurité adéquates pour gérer une foule aussi importante.
Infrastructures inadaptées
Le stade, vétuste et surpeuplé, n’était pas en mesure d’accueillir un tel événement. Cette négligence a joué un rôle central dans la survenue de la tragédie.
Manque de transparence
Les autorités ont annoncé un bilan de 56 morts, mais les organisations locales contestent ce chiffre, estimant qu’il est bien plus élevé. Le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Ba, a rejeté toute intention de dissimuler le nombre réel de victimes, mais cette divergence alimente la méfiance envers les autorités.
Contexte politique
Le rapport souligne le paradoxe entre l’organisation d’événements en soutien au régime militaire et l’interdiction des manifestations des forces vives de la société. Cela reflète un climat de restrictions des libertés et de répression en Guinée.
Réactions et conséquences
Stupeur et colère
La tragédie a suscité une onde de choc en Guinée et au-delà, avec des critiques acerbes envers les autorités pour leur gestion défaillante de l’événement.
Appels à l’action – Les organisations de défense des droits de l’homme demandent une enquête indépendante pour établir les responsabilités et éviter que de tels drames ne se reproduisent.
Impact sur le régime
Cet événement pourrait fragiliser davantage la junte militaire au pouvoir, déjà critiquée pour son autoritarisme et sa gestion des libertés publiques.
Enseignements et perspectives
Cette tragédie met en lumière plusieurs problèmes structurels en Guinée
Sécurité et gestion des foules
Il est urgent de renforcer les mesures de sécurité lors des grands rassemblements et de former les forces de l’ordre à la gestion de foule.
Infrastructures sportives
Les stades et autres lieux publics doivent être rénovés et respecter les normes de sécurité pour éviter de tels drames.
Transparence et gouvernance
Les autorités doivent faire preuve de plus de transparence dans la communication et prendre des mesures concrètes pour protéger les citoyens.
Droits humains
Le contexte de restrictions des libertés fondamentales en Guinée doit être revu pour permettre une expression libre et pacifique de la société civile.
Cette bousculade mortelle est une tragédie qui révèle des dysfonctionnements profonds en Guinée, tant sur le plan sécuritaire qu’en matière de gouvernance. Elle appelle à une réflexion approfondie et à des actions concrètes pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.