APRNEWS: « Goïta n’a pas été élu par le peuple » Priorité au retour à l’ordre constitutionnel

APRNEWS: « Goïta n’a pas été élu par le peuple » Priorité au retour à l’ordre constitutionnel

Lors d'une conférence de presse à Bamako le 22 février 2025, l'ex-Premier ministre du Mali, Dr Choguel Maïga, a exprimé des critiques sévères sur la manière dont la transition est gérée. Démis de ses fonctions il y a trois mois, il a pressé la junte dirigée par Assimi Goïta à annoncer formellement la date des élections.

Dr. Choguel Kokalla Maïga, ancien chef du gouvernement et leader du M5-RFP, a exprimé ses frustrations envers le président de la transition, le général Assimi Goïta, déclarant que ses relations se sont détériorées. Il a critiqué la junte pour l’avoir ignoré sur des questions importantes, lui refusant des prérogatives et un budget. Lors d’une intervention franche, il a accusé ses opposants politiques, y compris des partisans de l’ancien régime, de saboter le processus de refondation.

<< pendant deux ans, j’ai demandé un débat sur l’avenir de la transition. C’est face au manque de visibilité des autorités qui ne voulaient point corriger les erreurs de parcours que j’ai décidé d’aller à la clarification. Le président de la transition est issu d’un soulèvement populaire et du consensus entre le M5-RFP et les forces armées. Il n’a été élu par personne et n’est pas le président de la République. Plutôt le fruit de la lutte de notre mouvement qui a pris les rues, lui permettant d’avoir son actuelle légitimé pour prendre en charge les revendications des populations >>

Choguel Kokalla Maïga a déclaré qu’il n’était pas consulté par la junte et que ses alliés militaires avaient refusé de proposer un candidat commun pour l’élection présidentielle à venir.

Les déclarations du Dr. Choguel Kokalla Maïga, ancien chef du gouvernement et figure emblématique du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), révèlent des tensions croissantes au sein de la transition politique au Mali. Ces tensions mettent en lumière les défis liés à la gouvernance, à la légitimité et à la cohésion entre les acteurs civils et militaires dans un contexte post-putsch.

Détérioration des relations avec le général Assimi Goïta

Manque de communication et de consultation : Dr. Maïga déplore l’absence de dialogue entre lui et le président de la transition, le général Assimi Goïta. Selon lui, cette rupture de communication a empêché des discussions cruciales sur l’orientation de la transition, ce qui pourrait compromettre l’avenir du Mali.

Ignorance de ses initiatives : Il affirme avoir tenté pendant deux ans d’engager un débat sur la direction à prendre pour la transition, mais ses efforts n’ont pas été pris en compte par les autorités en place. Cela souligne un clivage entre les aspirations politiques du M5-RFP et les priorités de la junte militaire.

Critiques de la gestion de la transition

Erreurs non corrigées : Dr. Maïga critique la junte pour ne pas avoir rectifié ce qu’il considère comme des erreurs dans leur gestion de la transition. Cela reflète un désaccord profond sur la manière dont les affaires du pays sont gérées depuis le coup d’État de 2020.

Manque de légitimité populaire : Il rappelle que le général Goïta n’a pas été élu par le peuple, mais qu’il est le produit d’un soulèvement populaire et d’un consensus avec les forces armées. Cette remarque souligne les limites de la légitimité de la transition et la nécessité d’une gouvernance plus inclusive.

Rôle du M5-RFP dans la légitimité de la transition

Contribution du M5-RFP : Dr. Maïga insiste sur le rôle central du M5-RFP dans la lutte qui a permis au général Goïta d’accéder au pouvoir. Il rappelle que sans le soutien populaire mobilisé par le M5-RFP, la junte n’aurait pas pu obtenir une légitimité temporaire. Cette déclaration vise à réaffirmer l’importance des acteurs civils dans la transition.

Lutte pour la démocratie : Il souligne que sa lutte au sein du M5-RFP était axée sur la démocratie et la représentation populaire, ce qui contraste avec la gouvernance actuelle, perçue comme peu inclusive.

Absence de dialogue et de consensus

Non-consultation sur les décisions importantes : Dr. Maïga déplore ne pas être consulté sur les décisions clés, ce qui renforce son sentiment d’être marginalisé dans le processus de transition.

Divergences sur les élections présidentielles : Il critique le refus des alliés militaires de s’entendre sur un candidat commun pour les élections à venir. Cette absence de consensus pourrait fragiliser davantage la transition et nuire à la stabilité politique du Mali.

Inquiétudes pour l’avenir du Mali

Capacité à répondre aux attentes des citoyens : Dr. Maïga exprime des doutes quant à la capacité des dirigeants actuels à répondre aux aspirations du peuple malien. Il craint que les erreurs de gestion et le manque de dialogue ne conduisent à une instabilité prolongée.

Risque de fragmentation politique : Les tensions entre les acteurs civils et militaires pourraient exacerber les divisions politiques et compromettre les efforts de réconciliation nationale.

Enjeux et perspectives

Gouvernance inclusive : Les déclarations de Dr. Maïga soulignent la nécessité d’une gouvernance plus inclusive, où les acteurs civils et militaires collaborent pour répondre aux attentes des citoyens.

Légitimité et élections : La transition doit aboutir à des élections crédibles et transparentes pour restaurer la légitimité démocratique et apaiser les tensions politiques.

Dialogue national : Un dialogue renforcé entre toutes les parties prenantes est essentiel pour surmonter les divergences et garantir une transition réussie.

Les critiques de Dr. Choguel Kokalla Maïga mettent en lumière les défis structurels et politiques auxquels fait face la transition malienne. Elles soulignent l’urgence d’une réconciliation entre les acteurs civils et militaires pour éviter une crise politique prolongée et répondre aux aspirations démocratiques du peuple malien.

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