
APRNEWS: Fracture de fatigue
La fracture de fatigue est une lésion osseuse due à une sollicitation répétée et excessive, généralement sur une longue période. Elle se produit lorsque les contraintes mécaniques (pression, traction, cisaillement) sont supérieures à la résistance de l’os. La fracture de fatigue est une lésion fréquente chez les sportifs de haut niveau, mais elle peut également toucher les personnes qui font des activités physiques régulières.
Survenant sans traumatisme fort, mais par répétition de microtraumatismes, la fracture de fatigue touche essentiellement les sportifs ou les personnes effectuant un effort long, excédant leur condition physique. Elle survient le plus souvent au pied et au tibia, mais peut aussi concerner le bassin ou l’os de la cuisse.
Une fracture de fatigue est un type particulier de fracture, qui n’est pas engendré par un traumatisme violent tel qu’un choc ou un coup. Au contraire, il s’agit d’une fracture de stress, c’est-à-dire que l’os est mis à rude épreuve de façon répétée, ce qui finit par entraîner l’apparition d’une fissure. La fracture de fatigue est en effet une fracture incomplète, c’est-à-dire que l’os n’est pas totalement rompu. La fracture de fatigue du pied, et en particulier la fracture de fatigue du métatarse, en est le type le plus courant.
La fracture de fatigue du pied et du talon
La fracture de fatigue du pied est la plus souvent rencontrée. Elle apparaît essentiellement chez les coureurs. Elle est due à la tension répétée qu’exerce le choc de chaque pas sur les os du pied lorsque les muscles et tendons ont été trop sollicités et n’assurent plus leur rôle d’amortisseur. C’est alors l’os lui-même qui encaisse les chocs. Une douleur au-dessus du pied signale une fracture de fatigue, tout comme un gonflement dans cette zone. La fracture de fatigue du pied peut avoir lieu en divers endroits, mais le plus courant est la fracture au niveau du 2e métatarsien. Il est également possible de souffrir d’une fracture de fatigue du talon.
La fracture de fatigue du tibia
Le tibia est le deuxième type de fracture de fatigue le plus courant. La sensation de douleur est progressive jusqu’à devenir vive lors de l’appui, dans une région très localisée.
Autres fractures de fatigue : de la cheville, du genou, du bassin
Plus rarement, la fracture de stress peut également concerner d’autres zones du corps : fracture de fatigue de la cheville, fracture de fatigue du genou, fracture de fatigue du bassin… Ces zones sont situées dans la partie inférieure du corps, car c’est elle qui est le plus sollicitée pour les déplacements ainsi que le port de charges.
La principale cause de la fracture de fatigue est la pratique d’un sport de manière très régulière et à haute intensité. Les adeptes du jogging sont ainsi les plus concernés, en particulier en ce qui concerne la fracture de fatigue du pied. Les sports à fort impact sont les plus susceptibles d’engendrer une fracture de stress : athlétisme, basket, tennis, gymnastique…
Un effort répété et au-delà de la capacité de sa condition physique est également une cause de la fracture de fatigue. Les personnes hyperactives, mais de faible condition physique, qui ont tendance à marcher sur de longues distances ou à porter des charges, sont ainsi particulièrement concernées, tout comme les nouvelles recrues militaires qui n’ont pas encore un niveau physique à la hauteur de l’effort demandé par leur entraînement. Ce qui peut être cause de blessure.
Des carences alimentaires peuvent également favoriser l’apparition d’une fracture de fatigue. Le manque de vitamine C, ou de calcium en particulier, fragilise les os.
Enfin, fracture de fatigue du pied et surpoids sont également liés, ainsi que les diverses fractures pouvant survenir aux membres inférieurs, le surpoids imposant une charge quotidienne aux os, qui peuvent finir par céder.
La fracture de fatigue a 2 symptômes majeurs :
- une douleur qui se manifeste progressivement avant de se révéler aiguë et localisée ;
- un gonflement, surtout visible en cas de fracture de fatigue de la cheville ou du pied.
En général, la douleur a tendance à s’atténuer petit à petit après la fin de l’activité physique au point de disparaître au repos. Au fil du temps, la douleur se manifeste cependant de plus en plus tôt au cours de l’activité, au point de finir par l’empêcher.

Si douleur et gonflement sont les signes cliniques d’une fracture de stress, des examens permettent de confirmer le diagnostic. Le plus courant est la radiographie. Cet examen a cependant ses limites, car une fracture de fatigue peut être très ténue et à peine visible sur la radio. Il peut donc être nécessaire de réaliser une scintigraphie osseuse : une matière radioactive est introduite dans le sang du patient, et mettra ensuite en évidence les zones où l’os est en cours de reconstitution. Pour encore plus de détails, et notamment distinguer fracture de stress et lésion d’un tissu mou, l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) est l’examen le plus approprié.
La fracture de fatigue a un traitement similaire à celui de toute fracture : le repos total jusqu’à ce que l’os se soit réparé, et exceptionnellement la chirurgie. Le temps de guérison d’une fracture de fatigue est d’environ 3 mois. Une supplémentation en vitamine D et en calcium peut également aider l’os à se reconstituer. Pour limiter l’œdème causé par la fracture, il est également possible d’appliquer de la glace, de maintenir le membre blessé en position surélevée et de se rendre chez un kinésithérapeute pour drainer l’œdème.
Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en podologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.
