APRNEWS: FMI en Afrique – Inflation et stabilité économique
Face à la montée de l’inflation et à la pression des dettes publiques, les pays africains redoublent d’efforts pour stabiliser leurs économies. Le Fonds Monétaire International (FMI) est à l’œuvre, particulièrement en Afrique subsaharienne, avec des ajustements de politiques économiques.
Selon Antonio David, chef adjoint du Département Afrique du FMI, celles-ci permettront de réduire durablement l’inflation dans plusieurs pays de la région.
Des efforts soutenus pour la stabilisation économique
Les mesures prises pour contenir l’inflation s’avèrent efficaces dans près de la moitié des pays de l’Afrique subsaharienne. Les politiques de resserrement monétaire, notamment, commencent à montrer des résultats encourageants. Antonio David souligne que « l’inflation s’est réduite » et que de nombreux pays atteignent aujourd’hui des niveaux conformes aux objectifs fixés, signe d’une progressive de la stabilité économique. Cette évolution favorable est également le fruit d’une rigueur budgétaire accumulée, qui permet de stabiliser la dette publique autour de 58 % du PIB, bien qu’elle reste un sujet de préoccupation.
L’impact des réformes sur le quotidien des populations
Toutefois, ces efforts de redressement économique ne sont pas sans conséquences sociales. Au Nigeria, par exemple, la suppression des subventions au carburant, encouragée par le FMI, a provoqué une flambée des prix à la pompe, et suscité des manifestations. Antonio David reconnaît le coût social de ces réformes. Pour pallier ces impacts, le FMI préconise de cibler les produits de consommation des populations les plus aisées avant de réduire les subventions touchant les produits de première nécessité.
La dette publique : une stabilisation encourageante mais fragile
La dette africaine montre des signes de stabilisation, ce qui est perçu comme une avancée par le FMI. Toutefois, dans un quart des pays africains, les charges d’intérêts représentent plus de 20 % des revenus fiscaux, un niveau qui crée des tensions budgétaires. Selon Antonio David, le FMI continue de collaborer étroitement avec les gouvernements pour réduire ces ratios. L’organisation favorise l’accès à des financements internationaux plus accessibles et soutient les États dans leurs programmes de consolidation budgétaire.
Des perspectives économiques à la hausse malgré les vulnérabilités
Le FMI envisage une croissance économique de 3,6 % en Afrique subsaharienne pour l’année en cours, et espère atteindre 4,4 % en 2025. Cette accélération est encourageante, mais reste insuffisante pour diminuer significativement la pauvreté et combler l’écart avec les économies plus avancées. En parallèle, plusieurs défis persistants, notamment les pressions inflationnistes dans un tiers des pays, des niveaux d’endettement élevés, et des risques géopolitiques et climatiques.