APRNEWS: FlyGabon attaquée au tribunal par deux gabonais pour usurpation de nom commercial
Trois jours seulement après son vol inaugural, FlyGabon, le nouveau transporteur aérien gabonais est visé par une plainte déposée début septembre devant le tribunal de Libreville par 2 gabonais pour usurpation du nom commercial de leur compagnie créée du même nom en 2013.
Les gabonais à l’origine de la plainte sont Bruce Augoula et Mohamed Diarra Magniki. Ils revendiquent la propriété de la marque « FlyGabon ».
Selon le média Africa Intelligence qui relai cette information, dans leur plainte, les plaignants cherchent à obtenir du tribunal de Libreville une « injonction permanente de cessation des nuisances » liées à l’utilisation abusive de « leur » marque.
À défaut, ils réclament une astreinte de 150 millions de francs CFA par jour. Les deux plaignants s’appuient pour cela sur la compagnie aérienne du même nom, dont personne n’a jamais entendu parler et qui ne dispose d’aucun avion mais qu’ils affirment avoir créée en avril 2013.
Leur action judiciaire, rapporte le média en ligne, ferait suite à l’échec des négociations entamées depuis le début du mois de mars à l’initiative de la partie plaignante. Celle-ci aurait alors proposé à l’État gabonais de lui céder la marque « FlyGabon » pour un montant dépassant le milliard de francs CFA (environ 1,5 million d’euros).
Seulement, 10 ans après, la « compagnie aérienne » des 2 compatriotes, souligne le média en ligne, n’a toujours pas obtenu son CTA (certificat de transporteur aérien), indispensable pour démarrer ses opérations commerciales et donc qu’elle n’a jamais été exploitée de manière effective.
Selon des sources concordantes, le gouvernement de transition a promis de réagir fermement sur ce dossier.
Cependant, un haut cadre du ministère des Transports, bien au fait du dossier, n’a pas manqué de relever quelques incohérences.
« Fly Gabon est une marque déposée, pas la leur. Ils n’ont jamais été compagnie aérienne. Ils n’ont jamais obtenu de CTA. Leur site web est flygabonsa pas flygabon.com ou FlyGabon.online que nous avons acheté sur le marché. Et en plus, ils ne sont même pas à jour de leurs obligations à l’ANPI », souligne cette source proche du dossier.
Et de souligner : « Plutôt que de torpiller l’action salvatrice du CTRI et de permettre aux milliers de Gabonais de disposer d’un nouvel outil de souveraineté, nos 2 compatriotes devraient apporter leur expérience au service du fleuron national. Réclamer des centaines de millions de francs à une compagnie qui n’effectue que ces premiers pas est vraiment antipatriotique à mon humble avis. Reste à savoir également si les plaignants ont obtenu l’autorisation des autorités compétentes pour revendiquer un droit sur le terme « Gabon ».