APRNEWS: Doug Emhoff, époux de Kamala Harris et potentiel premier First Gentleman des Etats-Unis ?

Un métier qu’il a eu le temps de préparer depuis quatre ans. Cet avocat d’affaires a mis sa carrière entre parenthèses quand Kamala Harris a été choisie par Joe Biden pour concourir avec elle à la présidence américaine en 2020.

Il s’est rapidement impliqué dans sa campagne à l’époque, tout comme il est en train de le faire cette fois. Et depuis début 2021, le voilà aux côtés de la vice-présidente, ou juste un pas en retrait…

Portrait d’un avocat doué…

C’est lui l’homme au sourire un peu figé sur les photos de Kamala Harris lors de son élection comme vice-présidente il y a presque quatre ans. Comme elle qui est première femme, noire et d’origine indienne à la vice-présidence américaine, Doug Emhoff cumule les premières : premier époux d’une vice-présidente, c’est aussi la première personne juive en couple avec un locataire de la Maison-Blanche.

Doug Emhoff a rencontré Kamala Harris lors d’un « blind date » arrangé par une amie commune en 2013. Mardi soir à la grand-messe démocrate de Chicago, il est revenu sur le trop long message, selon lui « nul, qu’il lui a laissé à 8h30 du matin sur son répondeur pour lui proposer un restaurant mais que son épouse trouve « adorable » et qu’elle lui fait réécouter à chaque anniversaire de mariage.

Un mariage qui a eu lieu un an après ce dîner, avec une cérémonie mixte à Santa Barbara alliant traditions juives et indiennes. Il y a dix ans ce jeudi…

Avant cela, la vie de Doug Emhoff se résume à un bon CV d’avocat à succès. Un diplôme en droit, une belle carrière d’avocat spécialiste du droit des médias, du sport et du spectacle, mais aussi actif dans les litiges immobiliers, la pharma (Merck) et l’armement (Dolarian Capital).

Associé un moment au bureau d’avocats DLA Piper actif dans le lobbying à Washington, Doug Emhoff n’était pas personnellement enregistré comme lobbyiste. Et c’est sans doute pour éliminer tout risque de conflit d’intérêts, qu’il a quitté ce bureau d’avocat dès 2020.

…devenu premier « Deuxième Gentleman »

Quand Kamala Harris est entrée en politique, Doug Emhoff a d’abord combiné son boulot d’avocat la semaine avec des week-ends dédiés aux campagnes de son épouse : en 2016 pour le Sénat, en 2019 pour la primaire démocrate, l’année suivante comme colistière de Joe Biden. Sur le terrain, avec elle, parfois sans elle, n’hésitant pas à jouer les gardes du corps pendant un meeting en juin 2020 face à un individu qui lui arrache son micro…

On l’a vu encore récemment emmener la délégation américaine pour la clôture des Jeux olympiques de Paris et rendre hommage aux attentats de la rue des Rosiers, ou s’incliner à la mémoire des victimes de la Shoah sur le site du camp d’Auschwitz-Birkenau en Pologne l’an dernier.

Il s’est aussi élevé contre l’antisémitisme quand le mouvement de protestation contre la guerre à Gaza a enflammé les campus américains.

Ses dénonciations de l’antisémitisme complètent parfaitement les appels lancés par Kamala Harris à Israël à éviter les souffrances des civils à Gaza et ensemble, ils représentent bien les positions divisées des démocrates sur le conflit au Proche-Orient.

Aux dires de ses amis, lui qui n’avait aucune expérience politique, est comme un poisson dans l’eau à Washington. « Je pense que même si cela a pu surprendre, lui et certains d’entre nous, qu’il soit propulsé sous les feux de la rampe politique, cela correspond parfaitement à sa personnalité« , raconte son ami et collègue Aaron Jacoby. « Il est vraiment cette personne heureuse, attachante et solidaire qu’on voit. »

Dougie et Momala, famille recomposée

« Dougie » comme l’appelle affectueusement Kamala Harris a apporté deux enfants issus d’une précédente union au couple : Cole, né en 1994, et Ella, de 1999, qui emploient ce mot-valise pour s’adresser à leur belle-mère : « Momala ». Des enfants que leur père ne veut jamais oublier : il s’est même fait tatouer leurs initiales sur son poignet gauche.

Les relations du couple avec l’ancienne épouse de Doug Emhoff, la productrice Kerstin Mackin, seraient amicales : selon leurs enfants, « ils s’entendent bien. C’était comme avoir trois parents. On a eu de la chance par rapport à d’autres familles divorcées.« 

Bon mari, Doug Emhoff fait aussi un bon coéquipier : il la défend, non sans humour, contre les attaques misogynes et racistes du camp républicain : « Monsieur Trump, je sais que vous avez beaucoup de mal à prononcer son nom« , déclare-t-il dans une récente vidéo, en faisant référence à l’habitude du milliardaire de mal prononcer le nom de Kamala. Avant de lâcher : « Après l’élection, vous pourrez simplement l’appeler Madame la Présidente« .

Changement de paradigme

Un certain cool californien se dégage de Doug Emhoff : il n’hésite pas à abandonner la cravate dès que possible, il se montre toujours relax, communicatif, avec quelques tics de langage très américains « amazing« , « surreal« , « awesome« .

I was a dude… then I met Kamala

Il parle de lui-même comme un « dude« , un « mec » en se résumant bien ainsi : « I was a dude… then I met Kamala » (« J’étais un mec… et puis j’ai rencontré Kamala« ).

Un mec qui sacrifie sa lucrative carrière d’avocat d’affaire, autour d’un million de dollars par an, pour seconder son épouse. C’est aussi une première à ce niveau.

Avant lui, c’était des Jill Biden qui s’occupaient d’inviter les conjointes des sénateurs à des lunchs pendant que monsieur présidait le Sénat. Et cela semblait normal car il s’agissait de femmes. Ici, quand c’est un homme qui fait cela, c’est un tournant dans l’histoire de l’égalité homme-femme et le nom de celui qui l’a fait en premier restera : Doug Emhoff.