
APRNEWS: Dette de la Côte d’Ivoire – Parlons-en !
En décembre 2024, la Côte d’Ivoire a lancé un programme d’échange de dettes contre des financements pour le développement, appelé « Debt for Development Swap ». Ce mécanisme vise à améliorer la structure de sa dette, générant ainsi des économies budgétaires. Grâce à cette initiative, le pays pourra refinancer une dette de 400 millions d’euros à des conditions plus avantageuses, soutenu par la Garantie de la Banque Mondiale. Cette stratégie de gestion financière rigoureuse, promue par le Président Alassane Ouattara, illustre l’amélioration de la situation macroéconomique ivoirienne ces 15 dernières années, confirmée par l'agence de notation Fitch.


La dette de la Côte d’Ivoire est un sujet important qui reflète à la fois les défis économiques du pays et ses perspectives de croissance. Voici un aperçu des principaux aspects liés à la dette ivoirienne, ainsi que des enjeux et des perspectives :
État actuel de la dette ivoirienne
La Côte d’Ivoire a connu une augmentation significative de sa dette publique ces dernières années, principalement en raison d’investissements massifs dans les infrastructures, l’énergie, et les secteurs sociaux pour soutenir la croissance économique. Selon les données récentes :
Niveau de la dette : La dette publique totale de la Côte d’Ivoire représente environ 60 à 70 % du PIB (en 2023), un niveau qui reste soutenable mais qui nécessite une vigilance accrue.
Composition de la dette : La dette est composée à la fois de dettes intérieures (contractées sur le marché local) et de dettes extérieures (auprès de bailleurs internationaux comme la Banque mondiale, le FMI, ou des créanciers bilatéraux comme la France et la Chine).
Causes de l’endettement
Plusieurs facteurs expliquent l’augmentation de la dette ivoirienne :
Investissements publics : Le gouvernement a lancé des projets d’infrastructures ambitieux (routes, ponts, ports, énergie) pour moderniser le pays et stimuler la croissance.
Chocs externes : La pandémie de COVID-19 et la crise ukrainienne ont affecté les finances publiques, avec des dépenses supplémentaires pour soutenir l’économie et les populations vulnérables.
Déficit budgétaire : Malgré une croissance économique robuste (environ 6 à 7 % par an avant la pandémie), les recettes fiscales restent insuffisantes pour couvrir les dépenses publiques.
Risques et défis
Soutenabilité de la dette : Bien que la dette ivoirienne soit considérée comme soutenable par les institutions financières internationales, une hausse continue pourrait poser des risques à moyen terme, notamment en cas de choc économique ou de baisse des prix des matières premières (cacao, pétrole).
Dépendance aux créanciers extérieurs : Une part importante de la dette est libellée en devises étrangères, ce qui expose le pays aux fluctuations des taux de change.
Pression sur les finances publiques : Le service de la dette (remboursement des intérêts et du principal) absorbe une part croissante du budget national, limitant les marges de manœuvre pour d’autres priorités comme l’éducation, la santé, ou la sécurité.
Perspectives et solutions
La Côte d’Ivoire dispose de plusieurs leviers pour gérer sa dette et maintenir sa trajectoire de croissance
Amélioration de la mobilisation des recettes fiscales : En élargissant l’assiette fiscale et en luttant contre l’évasion fiscale, le pays pourrait réduire son déficit budgétaire et limiter le recours à l’endettement.
Optimisation des dépenses publiques : Une gestion plus efficiente des investissements publics et une priorisation des projets à fort impact économique pourraient limiter les gaspillages.
Diversification de l’économie : Réduire la dépendance aux exportations de cacao et de pétrole en développant d’autres secteurs (agriculture industrielle, services, numérique) permettrait de renforcer la résilience économique.
Négociations avec les créanciers : En cas de difficultés, la Côte d’Ivoire pourrait recourir à des restructurations de dette ou à des initiatives internationales comme le Cadre commun du G20 pour le traitement de la dette.
Impact sur la population
La gestion de la dette a des implications directes sur la population ivoirienne
Investissements sociaux : Si une part trop importante du budget est consacrée au service de la dette, cela pourrait limiter les ressources disponibles pour l’éducation, la santé, et les infrastructures sociales.
Croissance économique : Une dette bien utilisée pour financer des projets structurants peut stimuler la croissance et créer des emplois, mais une dette mal gérée pourrait entraîner des mesures d’austérité et ralentir le développement.
La dette de la Côte d’Ivoire est un outil de financement essentiel pour soutenir la croissance et le développement du pays. Cependant, elle nécessite une gestion prudente pour éviter les risques de surendettement. Avec des politiques économiques adaptées et une meilleure mobilisation des ressources internes, la Côte d’Ivoire peut continuer sur la voie d’une croissance inclusive et durable tout en maîtrisant son endettement.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
La dette est-elle un mal nécessaire pour le développement, ou faut-il privilégier d’autres modes de financement ? Partagez votre avis !
Décryptage Delafosse FD