
APRNEWS: Côte d’Ivoire sous pression budgétaire – Rééchelonnement de la dette en 2025
La Côte d'Ivoire a décidé de rééchelonner 800 milliards FCFA de sa dette intérieure qui doit être remboursée en 2025. Cette décision fait suite à une pression budgétaire croissante, et vise à soulager les finances du pays en réorganisant le remboursement de cette dette arrivant à échéance.
La Côte d’Ivoire, confrontée à une pression budgétaire croissante, a décidé de rééchelonner une partie de sa dette intérieure, notamment un montant de 800 milliards de FCFA arrivant à échéance en 2025.
Cette mesure vise à alléger le poids de la dette sur les finances publiques et à préserver la stabilité économique du pays.
Le rééchelonnement de la dette intérieure permet à l’État ivoirien de réorganiser les échéances de remboursement, en étalant les paiements sur une période plus longue.
Cela peut aider à réduire les tensions sur le budget national et à éviter une situation de défaut de paiement, tout en maintenant la confiance des investisseurs et des créanciers locaux.
Cette décision intervient dans un contexte où de nombreux pays africains, dont la Côte d’Ivoire, font face à des défis économiques liés à la pandémie de COVID-19, à la hausse des coûts des matières premières et à des conditions financières mondiales plus restrictives. En rééchelonnant sa dette, la Côte d’Ivoire cherche à préserver sa capacité à financer des projets de développement tout en maintenant une gestion prudente de ses finances publiques.
Cependant, cette stratégie doit être accompagnée de réformes structurelles pour renforcer la résilience économique à long terme, notamment en améliorant la mobilisation des recettes fiscales, en optimisant les dépenses publiques et en stimulant la croissance économique.
L’encours de la dette de l’Administration centrale est estimé à 27 782,6 milliards de FCFA (58,1% du PIB) à fin 2023 contre 24 774,4 milliards de FCFA (56,7% du PIB) à fin 2022 et se compose de 17 136,1 milliards de FCFA (61,7%) de dette extérieure et de 10 646,5 milliards de FCFA (38,3%) de dette intérieure.
Ces chiffres montrent que l’encours de la dette de l’Administration centrale de la Côte d’Ivoire a augmenté en 2023, atteignant 27 782,6 milliards de FCFA, soit 58,1 % du PIB, contre 24 774,4 milliards de FCFA (56,7 % du PIB) en 2022. Cette augmentation reflète une hausse tant de la dette extérieure que de la dette intérieure, mais aussi une croissance économique qui n’a pas suffisamment compensé l’accumulation de la dette.
Répartition de la dette
Dette extérieure :
Montant : 17 136,1 milliards de FCFA
Part dans la dette totale : 61,7 %
La dette extérieure reste la composante majoritaire, ce qui expose le pays aux risques de change et aux conditions financières internationales.
Dette intérieure :
Montant : 10 646,5 milliards de FCFA
Part dans la dette totale : 38,3 %
La dette intérieure, bien que moins importante, représente un défi en termes de liquidité et de pression sur le marché financier local.
Analyse
Ratio dette/PIB :
Le ratio dette/PIB a légèrement augmenté, passant de 56,7 % en 2022 à 58,1 % en 2023. Bien que ce niveau reste soutenable selon les normes internationales (le seuil critique pour les pays à faible revenu étant souvent fixé à 55 % du PIB), il indique une tendance à la hausse qui nécessite une vigilance accrue.
Pression budgétaire :
L’augmentation de la dette, combinée à des échéances de remboursement importantes (comme les 800 milliards de FCFA en 2025), exerce une pression croissante sur le budget de l’État. Cela limite la marge de manœuvre pour financer des projets de développement et répondre aux besoins sociaux.
Risques associés :
Dette extérieure : Exposition aux fluctuations des taux d’intérêt internationaux et des devises.
Dette intérieure : Risque de crowding-out (éviction des investissements privés) et de tensions sur les taux d’intérêt locaux.
Perspectives :
Pour maintenir la soutenabilité de la dette, la Côte d’Ivoire devra :
Optimiser la gestion de la dette en rééchelonnant les échéances et en diversifiant les sources de financementRenforcer la mobilisation des recettes fiscales : Pour réduire le besoin d’emprunt et améliorer la capacité de remboursement.
Stimuler la croissance économique : Une croissance robuste permettra de réduire le ratio dette/PIB et de générer des ressources supplémentaires.
Contrôler les dépenses publiques : En priorisant les investissements productifs et en limitant les dépenses non essentielles.
Bien que la situation de la dette ivoirienne reste gérable, une attention particulière doit être portée à sa dynamique pour éviter une dégradation future.
Delafosse François-Dominique