APRNEWS: Contrastes électoraux en Côte d’Ivoire – « Révolte à Abidjan », fête à Daloa »

Dispersions et arrestations à Abidjan

À Abidjan, la marche organisée par le Front Commun de l’opposition  qui regroupe notamment le PDCI-RDA et le PPA-CI — a été interdite par un arrêté préfectoral. Malgré cette interdiction, les militants ont tenté de manifester dans les rues de la capitale économique, plus précisément dans le quartier de Cocody. Rapidement, les forces de l’ordre sont intervenues pour faire respecter la décision administrative, utilisant le gaz lacrymogène pour disperser les manifestants après des jets de pierres.

La situation a donné lieu à des échauffourées, avec des courses-poursuites et des interpellations. Le ministre de la Sécurité a confirmé que 237 personnes, dont des femmes, ont été arrêtées au cours de la matinée agitée. Il a assuré que l’ordre public était désormais « sous contrôle » et qu’il serait maintenu « coûte que coûte ». Pour l’instant, aucun leader de l’opposition n’a été signalé sur le terrain.

Lancement officiel de la campagne d’Alassane Ouattara à Daloa

Dans un contexte radicalement différent, le président sortant Alassane Ouattara lançait sa campagne présidentielle à Daloa dans une atmosphère festive et mobilisée. Devant une foule nombreuse, il a exposé les axes de son programme pour le quinquennat 2025-2030, axé sur six grands piliers : la consolidation de la paix et de la stabilité, le renforcement du capital humain et de l’emploi, le développement des infrastructures, la modernisation de l’agriculture, l’industrialisation et la promotion du secteur privé, ainsi qu’une gouvernance exemplaire.

S’adressant à ses partisans, Ouattara a souligné la prospérité de la région de Daloa et la progression du pays, affirmant que « la Côte d’Ivoire est sur une pente ascendante » et que « les années à venir seront encore meilleures ». Confiant dans son bilan, il a appelé à la « poursuite de l’œuvre de transformation » entamée depuis quinze ans.

Deux visages d’une Côte d’Ivoire à la veille de l’élection

Le contraste brutal entre la répression des manifestations pacifiques à Abidjan et la tenue d’un lancement de campagne en grande pompe à Daloa incarne les tensions croissantes qui traversent la Côte d’Ivoire à quelques semaines du scrutin présidentiel. D’un côté, une opposition contestée et réprimée dans la rue ; de l’autre, un président déterminé et une majorité rassemblée.

À deux semaines de l’élection, le pays avance dans une campagne sous haute tension, où la quête de stabilité se heurte aux fractures politiques persistantes, ouvrant une période incertaine pour la démocratie ivoirienne.