
APRNEWS: Ce trafiquant de drogue «vendait la mort» à des mineurs
Le trentenaire offrait des comprimés de protonitazène sans même le savoir. Un trafiquant de Montréal qui faisait affaire avec des clients mineurs restera en taule durant les cinq prochaines années puisqu’il vendait une nouvelle drogue encore plus puissante que le fentanyl.
«Derrière les statistiques de personnes qui décèdent de surdose, il y a des trafiquants comme Olivier Pelletier», déplore le juge André Perreault, dans sa décision rendue ce mois-ci.
Le Québécois de 30 ans a plaidé coupable à 17 chefs d’accusation, dont trafic de substance, possession de cannabis en vue de vendre et possession d’armes à feu avec des munitions. Les policiers ont d’abord saisi dans son appartement de Montréal en 2021 des milliers de comprimés de «speed», MDMA, Viagra et Cialis et des centaines de grammes de cocaïne et de cannabis.
Mais Pelletier a surtout été rabroué par la Cour du Québec pour les 467 pilules de protonitazène trouvées chez lui dans un tiroir verrouillé à clé. Notons que ce nouvel opioïde, détecté pour la première fois en 2021 dans la province, est jusqu’à quatre fois plus puissant que le fentanyl.
«Il n’y a pas de dose sécuritaire pour le protonitazène. Il présente un risque élevé d’abus, de dépendance physiologique, d’effets secondaires indésirables et de surdose», critique le magistrat André Perreault.
«Conséquences catastrophiques»
Olivier Pelletier, qui a grandi dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, prétendait ignorer que la substance était pire que le fentanyl.
«Dans le cas de trafic de substances dont le vendeur ne peut connaître la véritable nature, le trafiquant insouciant accepte de vendre la mort ou de risquer de la vendre. C’est le cas avec le protonitazène», lui a rétorqué le juge, qui n’a pas été tendre à son égard.
Pire encore, le Montréalais a avoué à la Cour du Québec qu’il faisait à l’époque «affaire avec des personnes dont certaines étaient mineures». Le tribunal l’a finalement condamné cinq ans d’emprisonnement pour ses crimes en lien avec le trafic de drogues, mais aussi parce qu’il possédait une arme à feu prohibée.
«Le comportement de M. Pelletier, dans le contexte du revolver possédé dans son véhicule en même temps que des quantités importantes de substances variées, doit être qualifié de véritablement criminel, exposant le public à un danger réel et immédiat», explique André Perreault.
Un garçon de bonne famille
Le trafiquant aurait dérapé au début de sa vingtaine. À l’époque, il cumulait des dettes de près de 70 000$ et venait de perdre son emploi dans une compagnie de services financiers.
«C’est à l’âge de 23 ans qu’il débute la vente de cannabis afin de payer pour sa propre consommation et éponger ses dettes financières», peut-on lire dans le document juridique. Pelletier s’est ensuite réorienté et travaillait jusqu’à tout récemment dans le domaine de la construction.
«Il n’a pas l’excuse d’un milieu familial dysfonctionnel ou d’une enfance difficile. Il a agi à l’encontre des bonnes valeurs qui lui avaient été transmises», constate M. Perreault.