APRNEWS: Bamako reçoit un convoi de 300 camions-citernes escortés par l’armée, mais la crise du carburant et de l’énergie persiste

APRNEWS: Bamako reçoit un convoi de 300 camions-citernes escortés par l’armée, mais la crise du carburant et de l’énergie persiste

Après plusieurs semaines de pénurie sévère, un convoi exceptionnel d’environ 300 camions-citernes escortés par les Forces armées maliennes est arrivé mardi 7 octobre dans la capitale Bamako, apportant un soulagement temporaire à une population éprouvée par la crise énergétique.

Cette opération logistique d’envergure a été largement relayée par la télévision nationale ORTM, montrant une arrivée sous haute surveillance militaire dans un contexte de tensions grandissantes.

Depuis plusieurs semaines, Bamako fait face à une rare pénurie de carburant, conséquence directe d’un embargo imposé par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à al-Qaïda, qui multiplie les attaques sur les routes stratégiques reliant Bamako aux ports d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et de Dakar (Sénégal). Cette stratégie djihadiste a conduit à l’incendie de nombreux camions-citernes, paralysant l’approvisionnement en essence et gasoil dans plusieurs régions du pays.

Cette situation a provoqué de longues files d’attente devant les rares stations-service encore approvisionnées, certains quartiers faisant face à la fermeture temporaire des pompes. Si les prix officiels restent fixés à 775 francs CFA le litre, le marché parallèle impose des tarifs pouvant atteindre jusqu’à 2 500 francs CFA, creusant les inégalités et nourrissant le climat d’incertitude économique.

Au-delà du carburant, la crise énergétique se répercute sur la distribution d’électricité à Bamako et dans d’autres villes, où la durée de fourniture a été abaissée à six heures par jour, tandis que le gaz butane connaît également des ruptures d’approvisionnement. Ces coupures affectent directement le quotidien des habitants, notamment les commerçants et professionnels dont l’activité dépend de l’énergie.

Les autorités maliennes tentent de rassurer en annonçant que les stocks disponibles sont suffisants pour plusieurs jours et promettent un retour progressif à la normale grâce à la sécurisation accrue des convois par l’armée. Le gouvernement a également mis en place un comité interministériel de gestion des crises, chargé de contrôler les prix, renforcer la sécurité sur les corridors et développer des infrastructures pour améliorer l’autonomie énergétique nationale.

Toutefois, la population reste sceptique face au caractère durable de cette accalmie, consciente que sans une solution structurelle permettant de garantir la sécurité des voies d’approvisionnement, la crise pourrait se répéter. Cette crise énergétique met en lumière la grande vulnérabilité du Mali, dépendant fortement de ses voisins côtiers pour son approvisionnement en produits pétroliers.

Catégories
Étiquettes
Partager ceci

Commentaires

Mots-clés (0)