APRNEWS: Antoinette Sassou-Nguesso quitte Paris en urgence face à un mandat d’amener

APRNEWS: Antoinette Sassou-Nguesso quitte Paris en urgence face à un mandat d’amener

La première dame congolaise a quitté précipitamment Paris pour éviter de comparaître devant un juge français dans le cadre d'une enquête sur des détournements de fonds publics étrangers. Elle est visée pour l'acquisition d'un appartement luxueux à Paris en 2007, acheté par l'ancien président gabonais via des opérations financières douteuses. Son départ a provoqué des tensions diplomatiques entre la France et le Congo, avec des menaces d'annulation de la visite du président congolais à Paris. L'enquête, toujours en cours, a déjà touché plusieurs membres de la famille présidentielle, et d'autres pourraient être convoqués, y compris le fils du président actuel, pour des investissements immobiliers douteux entre 2005 et 2013.

Le 4 mars 2025, Antoinette Sassou-Nguesso, première dame de la République du Congo, a quitté précipitamment Paris pour regagner Brazzaville, évitant ainsi une confrontation avec la justice française. Cette décision fait suite à un mandat d’amener notifié fin février par des agents de la police judiciaire française, alors qu’elle se trouvait dans un appartement où son petit-fils, Vangsy Goma, était présent. Ce dernier n’est pas concerné par l’enquête et n’a pas été interrogé.

Antoinette Sassou-Nguesso est visée dans le cadre de l’enquête sur les « biens mal acquis » (BMA), qui l’accuse de détournements et de blanchiment de fonds publics étrangers. Les autorités françaises souhaitent l’entendre sur l’acquisition en 2007 d’un appartement luxueux situé avenue Niel à Paris, acheté par le président gabonais de l’époque, Omar Bongo. Ce bien aurait été acquis via une société servant à dissimuler des opérations financières.

Sur place pour des raisons médicales, Antoinette Sassou-Nguesso résidait également dans un autre bien familial situé avenue Rapp. Le juge d’instruction Serge Tournaire souhaite la convoquer comme témoin assisté avant une éventuelle mise en examen.

Le départ hâtif de la première dame a suscité des tensions au sein du gouvernement congolais. Son époux, Denis Sassou-Nguesso, redoute que cette fuite ne déclenche un mandat d’arrêt contre elle, ce qui serait perçu comme une humiliation pour le pays. En réponse à cette situation délicate, le gouvernement congolais invoque l’immunité diplomatique dont bénéficie Antoinette Sassou-Nguesso pour justifier son départ.

Ce rebondissement a rapidement pris une tournure diplomatique : Denis Sassou-Nguesso envisage d’envoyer des émissaires à Paris pour demander des explications et mettre en jeu les relations entre la France et le Congo. Il réfléchit également à annuler sa visite prévue en France le 26 mars prochain.

D’un point de vue judiciaire, Brazzaville s’appuie sur l’avocat parisien Luc Brossollet pour défendre les intérêts de la première dame dans cette affaire complexe qui implique plusieurs membres du clan présidentiel congolais déjà mis en examen dans le cadre des BMA.

L’enquête est toujours active et pourrait conduire à d’autres convocations au sein du cercle proche du président congolais. Les magistrats français ont identifié près de 25 millions d’euros investis dans des biens immobiliers entre 2005 et 2013 dont les origines sont jugées illicites.

La situation actuelle soulève non seulement des questions juridiques mais également diplomatiques majeures entre deux nations historiques alliées.

Catégories
Étiquettes
Partager ceci

Commentaires Mots-clés (0)