APRNEWS: AMNESTY INTERNATIONAL – Côte d’Ivoire. Les autorités doivent arrêter de réprimer les manifestations pacifiques à l’approche de l’élection présidentielle

APRNEWS: AMNESTY INTERNATIONAL – Côte d’Ivoire. Les autorités doivent arrêter de réprimer les manifestations pacifiques à l’approche de l’élection présidentielle

Amnesty International appelle les autorités ivoiriennes à cesser de réprimer les manifestations pacifiques avant l'élection présidentielle du 25 octobre. Malgré l'interdiction de rassemblements contestataires par le Conseil national de sécurité, des manifestations ont été dispersées par la force à Abidjan, entraînant l'arrestation de 255 personnes. L'organisation souligne que les restrictions aux manifestations doivent être légales, nécessaires et non discriminatoires, exhortant les autorités à respecter le droit à la liberté de réunion pacifique. Elle demande la libération immédiate de toute personne détenue pour avoir exercé pacifiquement ses droits humains et appelle à une enquête sur l'usage excessif de la force.

AMNESTY INTERNATIONAL
COMMUNIQUÉ DE PRESSE    

Côte dIvoire. Les autorités doivent arrêter de réprimer les manifestations pacifiques à lapproche de lélection présidentielle

Les autorités ivoiriennes doivent respecter et protéger le droit de manifester et autoriser la tenue de rassemblements pacifiques, a déclaré Amnesty International aujourdhui, après la dispersion dunemanifestation pacifique par les forces de sécurité à Abidjan et larrestation de 255 personnes à lapproche de lélection présidentielle du 25 octobre.

Le 2 octobre 2025, le Conseil national de sécurité a annoncé que toutes les « mesures nécessaires » seraient prises pour maintenir lordre et la sécurité pendant la période électorale, y compris à travers linterdiction de toute réunion et manifestation publique visant à contester les décisions du Conseil constitutionnel. À la suite de cette annonce, le préfet dAbidjan, la capitale commerciale, a interdit un rassemblement pacifique organisé par lopposition le 4 octobre et un autre prévu le 11 octobre.

« Le recours à des interdictions générales des manifestations montre que les autorités ivoiriennes échouent à respecter le droit à la liberté de réunion pacifique. De telles interdictions générales sont présumées disproportionnées et violent les dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la Charte africaine des droits de lhomme et des peuples, tous deux ratifiés par la Côte dIvoire », a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional dAmnesty International pour lAfrique de lOuest et lAfrique centrale.

« Toute restriction imposée aux manifestations publiques doit être légale, nécessaire, proportionnée et non discriminatoire. Au lieu de les interdire, les autorités devraient respecter et faciliter les rassemblements pacifiques et veiller à ce que le maintien de lordre public vise à permettre aux rassemblements de se dérouler comme prévu, dans un esprit de désescalade et de protection des participant·e·s. »

Des arrestations massives lors dune manifestation pacifique

Le 11 octobre, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des groupes de jeunes qui tentaient de se rassembler pacifiquement dans le quartier de Cocody à Abidjan, selon des témoignages, des informations parues dans les médias et des images analysées par Amnesty International. Les autorités ont fait état de 237 arrestations à Abidjan et de 18 à Dabou, à 40 km de la capitale commerciale. Les chefs daccusation retenus contre les personnes arrêtées nont pas été communiqués.

« Toute personne détenue pour le simple fait davoir exercé pacifiquement ses droits humains doit être libérée immédiatement. Toutes les personnes détenues doivent, dans tous les cas, pouvoir consulter rapidement un avocat et leur famille doit être informée dans les meilleurs délais. Nous exhortons les autorités ivoiriennes à publier des informations sur les arrestations et les chefs daccusation retenus contre chaque manifestant·e arrêté, et à enquêter sur tout recours inutile et excessif à la force », a déclaré Marceau Sivieude.

« Amnesty International rappelle aux autorités ivoiriennes que la manifestation pacifique est un droit, non un privilège. Les autorités ont le devoir de respecter, de protéger et de faciliter la liberté de réunion pacifique de tous dans le pays. »

Contexte

Au début de lannée, le président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2010, a annoncé son intention de briguer un quatrième mandat. Le 8 septembre, le Conseil constitutionnel a publié la liste définitive des cinq candidats retenus pour lélection du 25 octobre, parmi lesquels figurait le président Ouattara. Les candidatures de deux opposants qui sétaient associés en juin pour réclamer une alternancepolitique ont été rejetées.

Le 2 octobre 2025, le Conseil national de sécurité a ordonné que toutes les « mesures nécessaires » soient prises pour maintenir lordre et la sécurité dans le pays, notamment linterdiction des rassemblements visant à contester les décisions du Conseil constitutionnel, et a déployé 44 000 membres des forces de sécurité dans tout le pays. Le même jour, le préfet dAbidjan a interdit un rassemblement pacifique prévu le 4 octobre par des partis d’opposition

Après linterdiction du 4 octobre, ces partis d’opposition ont annoncé une nouvelle date de rassemblement pour le 11 octobre. Ce jour-là, des groupes de jeunes qui tentaient de se rassembler pacifiquement ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes et des centaines de manifestant·e·s ont été arrêtés. Dans la soirée, les forces de sécurité ont temporairement encerclé la résidence dun leader de lopposition, Pascal Affi NGuessan, avant de se retirer.

Le 12 octobre, les deux partis dopposition des candidats exclus de l’élection présidentielle ont appelé à des manifestations quotidiennes pour réclamer un dialogue politique.

Pour plus dinformations ou pour organiser une interview, veuillez contacter le service de presse dAmnesty International :

Tél. : +44 20 7413 5566
E-mail : press@amnesty.org
X : @amnestypress

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