ANNE DÉSIRÉE OULOTO
Ministre ivoirienne de la Fonction publique et de la Modernisation de l'administration
Ministre ivoirienne de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration
Biographie:
Anne-Désirée Ouloto fut pendant longtemps le porte-voix d’Alassane Ouattara. Beaucoup d’ivoiriens la découvrent au cours de la campagne présidentielle de 2010 et de la crise post-électorale qui a suivi. Pugnace, intrépide et excellente communicante, elle s’attèle à expliquer et promouvoir le programme de gouvernement de son patron. Cette institutrice de profession, actuelle ministre de l’Assainissement et de la Salubrité, est une fine bouche qui contrôle avec maestria l’art oratoire. Anne-Désirée Ouloto a pris sur elle la responsabilité d’implanter le parti présidentiel dans sa ville d’origine et ses environs. Originaire de Toulepleu, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, elle est une militante de base engagée ayant un goût prononcé à la fois pour le terrain et les médias. Elle s’y adonne à cœur joie. Mais c’est en 1994, date de la création du Rassemblement des Républicains (RDR), qu’elle commence à fréquenter la rue Lepic, siège social du parti.
Elle accompagne son époux, un certain Mamadou Ben Soumahoro, journaliste émérite aujourd’hui disparu et figure de proue du RDR à l’époque et avec qui elle fut mariée pendant huit ans, aux réunions dudit parti. Elle y rencontrera, en 1994, avant la conférence de presse de création du RDR, feu Djeni Kobena. Cheville ouvrière du RDR, il l’encouragera, à partir de 1995, à s’intéresser davantage à la politique. Toujours en 1995, Djeni Kobena remet une feuille de route à Anne Ouloto et l’envoie en mission pour la première fois à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Elle va parcourir soixante et un villages, durant quatre mois, en faisant du porte-à-porte dans le but de sensibiliser les populations et les pousser à intégrer le RDR. Dans la même période, le colonel Ouloto, son père, est harcelé.
L’officier supérieur paie le prix de l’engagement de sa fille en politique. Contrairement à ses autres camarades, il fera valoir ses droits à la retraite sans promotion, avant de revenir sur le devant de la scène en tant que conseiller du général Robert Guéï, devenu président de la république à la suite du coup d’état du 24 décembre 1999. Malgré les nombreux appels du pied du nouveau régime, Anne Désirée Ouloto continue de militer au RDR et jure fidélité à Alassane Ouattara.
En outre, la première rencontre entre Anne Ouloto et Alassane Ouattara remonte à l’année 1996. Elle vient de perdre sa mère. ADO, alors directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), lui passe un coup de fil pour lui présenter ses condoléances. C’est leur premier contact. Il participera aux obsèques de la mère d’Anne Ouloto en faisant don d’une importante somme d’argent. Une fois à Abidjan, Alassane Ouattara, accompagné de son épouse Dominique Ouattara, se rend au domicile de son « oncle » Mamadou Ben Soumahoro et d’Anne Ouloto qu’il appelle affectueusement « tantinette ».
C’est à ce moment que tout se joue : elle est frappée par le geste du couple Ouattara et se souvient comme hier, avec reconnaissance, de la générosité paternelle d’ADO. Dominique Ouattara l’adoptera comme sa « petite-sœur ». Dans l’élan de cette belle relation qui se construit, Ben Soumahoro quittera le RDR, sauf qu’elle ne suivra pas son homme dans cette démarche. Elle reste, car selon ses propres dires : « Alassane Ouattara m’a fabriqué. »
Devenu président de la République, ADO valide son entrée au gouvernement et la positionne comme ministre de la Salubrité Urbaine. C’est la naissance de « maman Bulldozer ». Avec ce poste ministériel, Anne-Désirée Ouloto a une fiche de travail claire : débarrasser le pays de ses constructions anarchiques. Elle a le feu vert du boss. Mais à son arrivée, elle découvre un ministère endetté et un secteur qui évolue dans l’informel. La ministre Ouloto décide de mettre ledit ministère aux normes internationales. Dès lors, les dés sont jetés.
La ministre de la Salubrité Urbaine entame une grande campagne de sensibilisation de proximité sur tous les marchés et explique aux ivoiriens comment elle entend gérer les ordures désormais. Elle sort les grands moyens. Sous le leadership du président Ouattara, et du Premier ministre, le regretté Amadou Gon Coulibaly, Anne-Désirée Ouloto est celle qui fera fermer, en 2018, la décharge d’Akouedo, à Abidjan, qu’elle juge obsolète, et décide de la création d’une nouvelle décharge. C’est historique. Elle déploie des bulldozers sur toute l’étendue du territoire national. La ville d’Abidjan est la rampe de lancement de ce projet pharaonique. La ministre de la Salubrité Urbaine démolit tout ce qui ne respecte pas les normes, libère les canalisations et autorise le déguerpissement de ce qui obstrue le domaine public.
Elle n’hésite pas à descendre sur le terrain pour faire le suivi du travail des 6000 personnes qui sont sous sa responsabilité. C’est un ministère qu’elle gère comme une holding, à la méthode Ouattara, son mentor, et en étant axée résultats coûte que coûte. S’engage ainsi un bras de fer entre la représentante du gouvernement et les personnes touchées par cette opération. Mais Anne Désirée Ouloto ne faiblit pas et ne recule pas non plus. Elle est déterminée à accomplir ce que sa hiérarchie lui a demandé de faire à travers une feuille de route bien définie. Elle redonnera au ministère de la Salubrité Urbaine tout son sens et l’armera suffisamment pour qu’il joue pleinement son rôle.
Cependant, fin 2012, après de bons et loyaux services, le grand tribun est nommé ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme, et de l’Enfant. C’est une autre paire de manche qui sera de très courte durée. En janvier 2016, Anne Désirée Ouloto retrouve le ministère de l’Assainissement et de la Salubrité Urbaine. C’est le retour en force de « maman Bulldozer » ! Téméraire à souhait, une qualité qui n’est pas passée inaperçue aux yeux d’ADO, elle sait, dès son retour, qu’elle pourra compter sur le soutien indéfectible et la confiance du chef de l’Etat.
Sur la base de cette confiance, elle prend le lead sur des questions majeures. Anne Ouloto souhaite mettre fin à la crise des ordures dont souffre le district autonome d’Abidjan. A Abidjan, les ordures pullulent partout : les artères principales, les abords des hôpitaux, les écoles et les quartiers. Les populations s’en plaignent et disent souffrir de pas mal de maux. Elle s’implique personnellement pour stopper ladite crise. C’est dans cette optique que « maman Bulldozer », à la suite d’un appel d’offres pointilleux et méticuleux, retient les deux candidats aux meilleurs profils et états de service : Eco Eburnie et Ecoti SA. Eco Eburnie et Ecoti SA sont des entreprises chargées de la collecte et précollecte des déchets solides ménagers et assimilés dans l’agglomération d’Abidjan.
En d’autres termes, ces deux opérateurs ont été recrutés et travaillent dans le but de moderniser la chaîne de collecte, le transport vers leur destination finale et la gestion des déchets solides ménagers et assimilés, le balayage et le curage des caniveaux. On assiste à une véritable révolution de la politique d’assainissement et de salubrité en Côte d’Ivoire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pour la zone nord d’Abidjan seulement, comprenant les communes de Yopougon, Songon, Adjamé et Attécoubé notamment, ce sont plus de deux-cents (200) camions de collecte et de précollecte d’ordures qui ont été déployés.
Les ménages sont invités à stocker leurs ordures dans des endroits aménagés en bordure de voie. Pour cela, toujours dans la zone nord abidjanaise, plus de mille (1000) bacs ont été installés par Eco Eburnie, soixante et onze coffres (71) de vingt mètres cube et six (6) coffres de cinq mètres cube sont déjà sur place. Quant à Ecoti SA, l’autre opérateur, il dispose d’une flotte de deux-cent-quinze (215) camions, engins et voitures, de centaines de conteneurs de collecte et couvre des zones comme Cocody, Plateau, Bingerville, etc.
De plus, les deux structures mandatées par la ministre Anne Ouloto s’engagent aussi dans la sensibilisation des ivoiriens en vue d’un changement de comportement. Elles aident chaque citoyen à adopter des pratiques durables et respectueuses de l’environnement. Chaque jour, leurs équipes sillonnent les différentes communes du district d’Abidjan pour collecter les déchets et assainir le cadre de vie des populations. Grâce à la vision de madame Ouloto et au travail titanesque d’Eco Eburnie et Ecoti SA, les Ivoiriens respirent mieux. Abidjan se porte mieux.
C’est un autre pari réussi pour la ministre de l’Assainissement et de la Salubrité. Anne Ouloto ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, quitte à se faire beaucoup d’ennemis. Il faut continuer le travail parce qu’il y va de la sécurité et du bien-être des ivoiriens, aime-t-elle à le dire. Contre vents et marées, et avec la poigne et la détermination qu’on lui connaît, elle est sur le terrain et veille au grain. Elle instruit les maires à l’effet de poursuivre ce travail dans leurs communes respectives. La qualité du travail a permis de réduire les zones inondées durant la grande saison des pluies. Le travail de « Maman Bulldozer » semble donner satisfaction au chef de l’Etat ivoirien.
Distinctions et publications: