APRNEWS:  » La politique est une affaire de responsabilité, non de railleries ! » Hamed Koffi Zarour à Adjoumani Kobenan

APRNEWS:  » La politique est une affaire de responsabilité, non de railleries ! » Hamed Koffi Zarour à Adjoumani Kobenan

Hamed Koffi Zarour, homme d'affaires et président fondateur du mouvement de la Société civile « Agir pour la Côte d'Ivoire », a rejoint les rangs du PDCI-RDA. Son adhésion officielle a été annoncée lors d'une cérémonie spéciale à Anyama le 4 mai 2024.

RÉPONSE AU MINISTRE D’ÉTAT KOBENAN KOUASSI ADJOUMANI : LA POLITIQUE EST UNE AFFAIRE DE RESPONSABILITÉ, NON DE RAILLERIES !

Monsieur le Ministre d’Etat,

Votre réaction à la mobilisation d’Aboisso et aux propos du Président Tidjane Thiam mérite une clarification. Nous comprenons que la symbolique et l’importance de cette rencontre ont suscité un intérêt particulier de votre part. Cependant, votre réponse semble davantage motivée par une volonté de dénigrement personnel que par un débat construction, il est donc nécessaire de rappeler certains faits, non pas pour alimenter une guerre de mots, mais pour rétablir la vérité et recentrer la discussion sur ce qui importe réellement pour les Ivoiriens .

UNE OPPOSITION RESPONSABLE NE SIGNIFIE PAS UNE OPPOSITION SILENCIEUSE

Depuis son élection à la tête du PDCI-RDA, le Président Tidjane Thiam a démontré son attachement au dialogue et à une opposition responsable. Lors de ses premières interventions, il a respecté les institutions en place, y compris le Président Alassane Ouattara, tout en restant fidèle aux aspirations du peuple ivoirien. Être opposant ne signifie pas renoncer à exprimer des critiques ou à proposer une alternative crédible.

La métaphore évoquée à Aboisso, bien que perçue comme ironique, avait pour objectif de traduire les frustrations ressenties par une grande partie des populations ivoiriennes face aux défis actuels : la cherté de la vie, les inégalités sociales et régionales, et le manque de gouvernance inclusive. Ces préoccupations ne sont pas des railleries, mais des faits tangibles que tout homme politique sérieux devrait aborder avec lucidité.

LE COUP D’ÉTAT DE 1999 : UNE LEÇON DE COURAGE ET D’INTÉGRITÉ

Contrairement à vos insinuations, le Président Tidjane Thiam n’a jamais fui ses responsabilités envers son pays. En 1999, alors qu’il était ministre du Plan et du Développement, il se trouvait en congé chez sa belle-famille à Philadelphie, aux États-Unis, lorsque le coup d’État a éclaté. Comme tout individu rationnel, il aurait pu choisir de ne pas revenir en Côte d’Ivoire dans un contexte aussi instable.

Pourtant, Tidjane Thiam a pris l’avion, est retourné à Abidjan et s’est volontairement présenté au général Robert Guéï, demandant à être constitué prisonnier à Akouédo aux côtés de ses collègues ministres. Le général, surpris par une telle démarche, lui aurait répondu : « Mais tu es fou ou bien quoi ? ». Tidjane Thiam a également refusé l’offre du général Guéï de devenir secrétaire général de la présidence, une proposition faite en présence de Marcel Zadi Kessy, paix à son âme , président de la CIE et de la SODECI.

Ces faits témoignent d’un courage rare et d’un sens aigu de la responsabilité. En pareille circonstance, personne ne peut raisonnablement contester son intégrité ou sa loyauté envers la Côte d’Ivoire.

L’ENGAGEMENT CONTINU DE TIDJANE THIAM : LE PROGRAMME PPTE

Après le coup d’État, Tidjane Thiam a poursuivi son engagement pour la Côte d’Ivoire depuis l’étranger. Il a été nommé par l’ancien premier Ministre Britannique Tony Blair comme le seul Africain au sein d’un comité chargé de la gestion de la dette africaine. C’est dans ce cadre qu’il a défendu le dossier ivoirien pour intégrer le programme des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), permettant un allègement significatif de la dette de la Côte d’Ivoire et offrant une bouffée d’oxygène à l’économie nationale.

Peut-on accuser d’opportunisme un homme qui, malgré son absence physique, a continué de poser des actes concrets pour le redressement de son pays ? Si Tidjane Thiam n’aimait pas profondément la Côte d’Ivoire, aurait-il entrepris de tels efforts ? La question mérite réflexion.

L’ABSENCE DU TERRITOIRE N’EXCLUT PAS LE PATRIOTISME

Vous reprochez à Tidjane Thiam son éloignement de la Côte d’Ivoire. Mais cette critique soulève une incohérence. Le Président Alassane Ouattara lui-même a passé de nombreuses années à l’étranger avant d’être rappelé en 1990 par le Président Houphouët-Boigny pour présider le Comité interministériel, puis devenir Premier ministre. Loin d’être un handicap, son expérience internationale a été un atout majeur pour contribuer au redressement économique du pays.

De la même manière, Tidjane Thiam revient aujourd’hui avec une expertise unique, forgée au sommet des plus grandes institutions mondiales, pour offrir à la Côte d’Ivoire un leadership éclairé. L’important n’est pas où l’on a été, mais ce que l’on apporte à son pays.

LA CRITIQUE N’EFFACE PAS LES RESPONSABILITÉS

Vous affirmez que les “états de service” du Président Alassane Ouattara sont reconnus de tous. Mais il est également vrai que ces réalisations cohabitent avec des défis majeurs : l’endettement croissant, les inégalités persistantes, la corruption galopante, l’enrichissement illicite d’une minorité spontanée au détriment de millions Ivoiriens qui vivent les difficultés à joindre les deux bouts. Ces réalités doivent être abordées, et non dissimulées sous des métaphores ou des accusations de jalousie.

Le Président Tidjane Thiam n’a jamais attaqué l’homme, le Président Alassane Ouattara. Il s’adresse aux Ivoiriens pour leur proposer une alternative, en insistant sur des valeurs de justice sociale, de transparence et de gouvernance inclusive. Ses critiques portent sur des politiques et des résultats, et non sur des individus.

LA POLITIQUE N’EST PAS UN TERRAIN DE RÈGLEMENTS DE COMPTES PERSONNELS

Votre récit, teinté d’ironie et de mépris, détourne le débat des vrais enjeux. L’heure n’est pas à la narration de contes imaginaires ou aux invectives. Elle est au débat d’idées. Plutôt que de caricaturer l’engagement de Tidjane Thiam, pourquoi ne pas répondre aux préoccupations soulevées par les Ivoiriens ? Pourquoi ne pas discuter des solutions concrètes à leurs problèmes ?

Nous ne sommes pas ici pour raconter des histoires, mais pour poser des questions cruciales : Comment rendre la croissance économique plus inclusive ? Comment réduire la fracture sociale entre les régions ? Comment créer des emplois stables pour notre jeunesse ? Comment garantir une gouvernance transparente et responsable ? C’est sur ces sujets que nous souhaitons échanger avec vous et les membres du RHDP. Car, au final, ce sont les Ivoiriens qui jugeront sur la base des idées, des projets et des résultats.

UN MESSAGE DE PAIX ET DE RESPONSABILITÉ

Le PDCI-RDA, sous la direction du Président Tidjane Thiam, s’engage à mener une opposition respectueuse, mais ferme. Nous ne tomberons pas dans la facilité des attaques personnelles. Nous répondrons toujours par des propositions concrètes, une vision claire et un engagement sincère envers les Ivoiriens. Aussi, Monsieur le Ministre, nous vous invitons à recentrer vos interventions sur l’essentiel : l’avenir de la Côte d’Ivoire. La politique ne devrait pas être une danse de zoblazo ou une guerre de métaphores, mais une compétition d’idées et de visions pour un pays meilleur.

En 2025, les Ivoiriens choisiront entre deux visions : celle d’une continuité limitée par ses propres insuffisances ou celle d’un renouveau porté par l’expérience, la compétence et l’intégrité. Tidjane Thiam incarne cette alternative crédible, capable de bâtir une Côte d’Ivoire inclusive, prospère et fraternelle.

Avec tout le respect dû à votre fonction,
Hamed Koffi Zarour
Militant du PDCI-RDA

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