APRNEWS: Arrêté, l’ancien ministre de la Défense tente de se suicider
L'ancien ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun, a tenté de se suicider alors qu'il venait d'être placé en détention, a rapporté ce 11 décembre l'agence de presse Yonhap. Il est accusé d'avoir joué un rôle «crucial» lorsque le président Yoon Suk-yeol a voulu instaurer la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre.
Ce 11 décembre, l’agence de presse Yonhap a rapporté que l’ancien ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun a tenté de mettre fin à ses jours en détention. Selon le directeur des services pénitentiaires du ministère de la Justice, Shin Yong-hae, cité par l’agence de presse, Kim Yong-hyun aurait tenté peu avant minuit de se pendre dans des toilettes à l’aide d’une corde confectionnée avec ses sous-vêtements. «Son état est stable», il est «incarcéré dans une salle de protection», selon le ministère de la Justice, cité Yonhap.
Plus tôt, l’agence avait rapporté l’arrestation de Kim Yong-hyun, la Cour centrale du district de Séoul ayant délivré un mandat d’arrêt à son encontre dans la matinée. Il est accusé d’avoir aidé, de manière «cruciale», le président Yoon Suk-yeol à «organiser une rébellion en imposant brièvement la loi martiale».
Yoon Suk-yeol risquerait la peine de mort «Nous avons pris en compte le degré de validité des accusations, la gravité de l’infraction et la crainte qu’il ne détruise des preuves», a déclaré le tribunal en délivrant le mandat d’arrêt. Yonhap a noté qu’avec l’arrestation de Kim, l’enquête sur les accusations de sédition et d’abus de pouvoir à l’encontre de Yoon pourrait «s’accélérer».
L’agence a rappelé que, selon la loi, ceux qui sont reconnus coupables d’avoir participé à «un complot d’insurrection sont passibles de la peine de mort, de la réclusion à perpétuité ou d’une peine de prison d’au moins cinq ans». L’ancien ministre est soupçonné de sédition visant à renverser l’ordre constitutionnel.
Ces actes sont très sévèrement punis, le prévenu risquant jusqu’à la prison à vie ou la peine de mort. Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol est également suspecté dans cette affaire de «rébellion». Celui-ci s’est vu interdire de quitter le pays et n’a pas reparu en public depuis son discours du 7 décembre à l’occasion duquel il s’était excusé d’avoir mis en place la loi martiale et avait déclaré confier les affaires de l’État, y compris la question de son mandat, au parti au pouvoir et au gouvernement.
Au Parlement, la tentative de destitution échoue Le 7 décembre également, le Parlement sud-coréen s’est prononcé sur la destitution du président Yoon. Toutefois, le parti au pouvoir a boycotté le vote, déclaré «invalide» par le président de l’Assemblée nationale, Woo Won-shik. L’opposition parlementaire, qui compte 192 députés, devait rallier au moins huit élus du parti au pouvoir afin de parvenir aux 200 voix nécessaires pour destituer le président en exercice. Cette procédure de destitution avait été entérinée par six partis d’opposition le 4 décembre.
Ses défenseurs arguaient que le président avait «gravement et largement violé la constitution», la loi martiale ne se justifiant pas. Les procureurs et la police ont accusé le président Yoon de sédition et d’abus de pouvoir. Dans la nuit du 3 au 4 décembre, Yoon Suk-yeol avait annoncé lors d’une allocution télévisée imposer la loi martiale afin de lutter contre ce qu’il avait alors qualifié d’«éléments pro-nord-coréens» et contre la paralysie de l’exécutif due aux actions de l’opposition parlementaire. La loi martiale a été levée quelques heures plus tard.