APRNEWS: Sonangol renforce sa position à Abidjan – Vers un nouveau partenariat avec Petroci
La cession prochaine des 20 % que détient Sonangol dans la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR) ne signifie pas un désengagement définitif de la société d'État pétrolière angolaise en Côte d'Ivoire. En effet, Sonangol a récemment signé un accord préliminaire avec son homologue ivoirienne, Petroci, pour lancer une étude de faisabilité sur la construction d'une base de services pétroliers à Abidjan. Cet accord a été conclu entre Fatoumata Sanogo, directrice générale de Petroci, et Sebastião Gaspar Martins, PDG de Sonangol.
Un contexte favorable
Cet engagement s’inscrit dans le cadre d’un rapprochement stratégique entre le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue angolais João Lourenço. Lors d’une visite officielle en juin dernier à Abidjan, les deux dirigeants ont discuté des moyens de renforcer les relations bilatérales. À cette occasion, Ouattara avait levé son veto concernant la cession des parts de Sonangol dans la SIR après plusieurs années de négociations.
Sonangol : Pillier économique de l’Angola
Sonangol est une entreprise publique chargée de l’exploitation et de la production de pétrole et de gaz naturel en Angola. En 2017, elle représentait près de 50 % du PIB du pays et 95 % des exportations (source : Banque Mondiale).
Le groupe est le concessionnaire des réserves offshore et onshore du pétrole en Angola, qui s’élèvent à 5 milliards de barils avec un potentiel considérable ; les découvertes récentes sont cinq fois plus élevées que la production actuelle.
L’exploitation des gisements pétroliers — notamment ceux de Dalia, Pazflor et Kizomba — se fait souvent en partenariat avec les grandes compagnies internationales telles que Total sur ses plateformes pétrolières. Cette collaboration permet non seulement d’optimiser l’extraction mais aussi d’apporter une expertise technique essentielle au développement du secteur.
Enjeux Sécuritaires
Lors de sa rencontre avec João Lourenço, Alassane Ouattara a également abordé des sujets sécuritaires cruciaux. En mettant en avant le passé militaire du président angolais, il a tenté de convaincre Lourenço d’accepter une médiation auprès des juntes militaires regroupées au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui comprend le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Cette initiative témoigne non seulement des préoccupations sécuritaires croissantes dans la région mais aussi du rôle potentiel que pourrait jouer l’Angola sous la direction de Lourenço en tant qu’intermédiaire dans ces discussions.
L’engagement continu de Sonangol en Côte d’Ivoire souligne non seulement les opportunités économiques croissantes mais aussi la volonté partagée par les deux nations d’approfondir leur coopération bilatérale. Alors que la Côte d’Ivoire cherche à renforcer son secteur énergétique tout en naviguant dans un environnement régional complexe, ce partenariat avec Sonangol pourrait s’avérer bénéfique pour atteindre ses objectifs stratégiques.