APRNEWS: Entre emprunts et remboursements, une situation préoccupante.
Point sur le Budget 2025 de la Côte d'Ivoire. L'encours de la dette de l'Administration centrale est estimé à 27 782,6 milliards de FCFA (58,1% du PIB) à fin 2023 contre 24 774,4 milliards de FCFA (56,7% du PIB) à fin 2022 et se compose de 17 136,1 milliards de FCFA (61,7%) de dette extérieure et de 10 646,5 milliards de FCFA (38,3%) de dette intérieure. Quant à la dette extérieure, ces charges sont prévues à 731,3 milliards de FCFA en 2024, à 761,4 milliards de FCFA en 2025 et à 748,0 milliards de FCFA en 2026. Les achats de biens et services sont projetés à 863,2 milliards de FCFA en 2024, à 958,1 milliards de FCFA en 2025 et à 947,2 milliards de FCFA en 2026.
Le budget de l’État de Côte d’Ivoire pour l’année 2025 a été fixé à 15.339.170.690.054 milliards de francs CFA selon la loi des finances récemment adoptée. Ce montant soulève des questions sur la viabilité économique du pays et les implications de cette gestion financière.
Un budget équilibré par l’endettement
Pour boucler ce budget, la Côte d’Ivoire prévoit d’emprunter 6.020.313.427.469 milliards, représentant environ 39,25 % du budget total. Cette dépendance accrue à l’emprunt est préoccupante, surtout dans un contexte où le pays doit également faire face à des remboursements significatifs.
Remboursements importants
Pour l’année 2025, le gouvernement ivoirien devra rembourser à ses créanciers un montant colossal de 4.121.001.828.727 milliards de francs CFA. Cela signifie que la dette nette du pays pourrait augmenter d’au moins 2.000 milliards par rapport à l’année précédente, exacerbant ainsi une situation déjà délicate en matière de finances publiques.
Les implications économiques
Cette situation soulève plusieurs interrogations :
1. Soutenabilité de la dette : L’augmentation continue de la dette pose un risque important pour la soutenabilité des finances publiques, surtout si les emprunts sont utilisés pour financer des dépenses non productives.
2. Impact sur les investissements publics : Une part importante du budget étant consacrée au remboursement des dettes, cela limite les ressources disponibles pour investir dans des projets essentiels tels que les infrastructures, l’éducation et la santé.
3. Confiance des investisseurs : La perception d’un endettement croissant peut affecter la confiance des investisseurs étrangers et locaux, impactant ainsi le climat économique général.
4. Pression sur les finances publiques futures: Si cette tendance se poursuit sans mesures correctives appropriées, le gouvernement pourrait se retrouver dans une position difficile où il devra réduire ses dépenses ou augmenter les impôts pour équilibrer son budget.
Le budget 2025 de la Côte d’Ivoire présente un tableau complexe qui mérite une attention particulière tant sur le plan économique que social. Alors que le gouvernement cherche à naviguer entre emprunts nécessaires et remboursements pressants, il est crucial qu’il mette en place une stratégie claire visant à assurer une gestion responsable et durable des finances publiques.
Sources
1. Loi des Finances 2025 – Ministère ivoirien de l’Économie et des Finances.
2. Rapport annuel sur la dette publique – Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
3. Études économiques sur la soutenabilité de la dette – International Monetary Fund (IMF).