APRNEWS: L’attiéké reconnu patrimoine immatériel de l’Unesco

APRNEWS: L’attiéké reconnu patrimoine immatériel de l’Unesco

L’attiéké, emblématique semoule de manioc ivoirienne, a officiellement rejoint le patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Cette reconnaissance internationale, annoncée lors de la 19ᵉ session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au Paraguay, constitue un moment clé pour la Côte d’Ivoire.

À la fois aliment du quotidien et symbole culturel, l’attiéké porte désormais les couleurs ivoiriennes sur la scène mondiale.

Un savoir-faire ancestral porté par les femmes

Tout d’abord, l’attiéké, produit phare des peuples lagunaires ivoiriens, repose sur un processus de fabrication méticuleux et un savoir-faire transmis de génération en génération. En effet, de la fermentation du manioc, appelée magnan, à la cuisson, chaque étape témoigne d’un art maîtrisé, souvent entre les mains expertes des femmes.

Le magnan dure trois jours. S’ensuivent broyage, pressage, et cuisson, pour obtienir cette semoule particulière. Ce savoir-faire garantit à l’attiéké ivoirien un goût distinctif. Par ailleurs, il est aujourd’hui protégé par son statut de marque collective, ce qui signifie que seule la Côte d’Ivoire peut produire sous ce nom.

Une fierté nationale aux enjeux internationaux

Plusieurs ivoiriens expriment leur joie suite à cette distinction. Ils souhaitent vivement que le produit évolue et se développe à l’international. Outre la fierté culturelle, cette distinction ouvre des opportunités économiques considérables.

En effet, les entreprises qui exportent déjà plusieurs tonnes d’attiéké déshydraté chaque année vers l’Europe et les États-Unis, voient en cette reconnaissance un levier pour structurer la filière. Par conséquent, elles appellent à un soutien accru de l’État pour faciliter la mise en relation avec des distributeurs européens et répondre à la forte demande internationale.

Un vecteur d’autonomie pour les femmes et les jeunes

Enfin, au-delà de son rôle économique, L’attiéké joue un rôle social central en Côte d’Ivoire. Traditionnellement produit par les femmes, il confère une autonomie financière et un statut social important à celles qui le maîtrisent. De plus, il permet de concilier cet artisanat avec leur engagement dans la vie familiale et scolaire.

Dans un contexte où les traditions culinaires deviennent un moteur de développement, l’attiéké s’impose comme un pilier de l’identité culturelle ivoirienne. Il incarne à la fois l’histoire, la résilience et le potentiel d’un pays.

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