APRNEWS : RDC – le prix du cobalt a atteint son plus bas niveau depuis 2016
La RDC est le premier producteur mondial de cobalt, avec 140 000 tonnes livrées par ses mines en 2023. Alors qu’une offre excédentaire persiste sur le marché depuis quelques mois, les prix du métal continuent de baisser avec des conséquences sur les revenus du pays d’Afrique centrale.
Selon l’évaluation quotidienne de Fastmarkets, le prix du cobalt a atteint la semaine dernière son plus bas niveau depuis janvier 2016. Selon l’agence britannique spécialisée dans les prix des métaux, le cobalt se négociait entre 10 et 11,80 dollars la livre le 19 septembre 2024, poursuivant une tendance baissière qui dure depuis plus de deux ans.
Sur la bourse des métaux de Londres, le prix du cobalt a ainsi baissé de 54 % depuis début septembre 2022 pour s’établir à 23 610 dollars la tonne, vendredi 20 septembre. Cette réduction s’explique par une offre excédentaire sur le marché, provenant principalement de la RDC et d’Indonésie, les deux principaux producteurs mondiaux.
Selon le Cobalt Institute, la demande mondiale a atteint 197 000 tonnes en 2023, contre une offre de 210 000 tonnes. Cette année, la production mondiale devrait également dépasser les besoins, atteignant 245 000 tonnes de cobalt pour une demande totale estimée à 237 000 tonnes. Après environ 140 000 tonnes livrées par ses mines en 2023, la RDC devrait produire 110 000 tonnes de cobalt cette année, selon les prévisions de la Banque centrale du Congo.
En tant que premier producteur mondial de cobalt, la RDC contribue donc à l’excédent sur le marché tout en étant l’un des premiers impactés par la baisse des prix. Selon le FMI, la chute des cours du cobalt « va vraisemblablement peser davantage sur la position extérieure » du pays en 2024.
Cela signifie que la baisse des revenus d’exportations de cobalt, induite par la chute des cours, pourrait réduire les réserves de devises étrangères et rendre plus difficile le financement des importations de la RDC.
Face à cette situation, la RDC a envisagé plus tôt cette année l’introduction de quotas d’exportations, afin de favoriser une remontée des prix. Alors que cette option n’a finalement pas été choisie jusqu’ici, les perspectives de hausse des prix dépendront probablement d’une accélération de la demande.
Malgré la baisse actuelle des prix, les perspectives à long terme pour le cobalt restent positives, soutenues par la transition énergétique mondiale et l’augmentation prévue de la production de véhicules électriques.
Dans le cadre d’un scénario « Net zero emission » élaboré par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande mondiale de cobalt devrait ainsi être multipliée par 2 d’ici 2030, atteignant 410 000 tonnes.
Aprnews avec Agence ecofin