APRNEWS: Chine – Ce pays européen va-t-il défier les autorités ?
Les tensions entre les États-Unis et la Chine ne cessent de s’intensifier, notamment autour de la question de Taïwan. Washington renforce son soutien diplomatique et militaire à l’île, que Pékin considère comme une province rebelle à réunifier.
Cette rivalité sino-américaine s’étend désormais à l’Europe, où l’Allemagne se trouve à la croisée des chemins entre ses intérêts économiques et ses engagements géopolitiques. La décision de Berlin concernant le passage de ses navires dans le détroit de Taïwan pourrait marquer un tournant dans les relations internationales, avec des répercussions bien au-delà de la région indo-pacifique.
L’Allemagne sur la corde raide
L’Allemagne s’engage dans une voie délicate, renforçant ses liens avec Taïwan tout en risquant de froisser Pékin. Au cœur de cette stratégie audacieuse se trouve un investissement colossal de 10 milliards d’euros par le géant taïwanais TSMC pour construire une usine de semi-conducteurs à Dresde. Ce projet, prévu pour 2027, promet de produire mensuellement 40 000 plaquettes de 300 mm, essentielles à l’industrie automobile allemande.
Cette collaboration s’inscrit dans un mouvement plus large des pays occidentaux visant à réduire leur dépendance technologique vis-à-vis de la Chine. L’Allemagne, consciente des enjeux géopolitiques, semble prête à diversifier ses partenariats stratégiques, même au prix de tensions diplomatiques avec Pékin. Cette décision économique pourrait marquer un tournant dans les relations sino-allemandes, signalant une volonté de Berlin de s’affirmer face aux pressions chinoises.
La construction de cette usine représente plus qu’un simple investissement économique ; c’est un geste politique fort qui pourrait être interprété comme un défi direct aux ambitions chinoises dans le secteur technologique. En choisissant de collaborer étroitement avec Taïwan dans un domaine aussi crucial, l’Allemagneprend position dans le conflit latent entre la Chine et l’île qu’elle considère comme une province rebelle.
Un dilemme naval aux implications géopolitiques
La marine allemande se trouve face à un choix délicat : faire transiter ou non ses navires par le détroit de Taïwan. La frégate « Baden-Württemberg » et le ravitailleur « Frankfurt am Main« , après avoir accompli une mission de surveillance pour l’ONU au large de la Corée du Nord, s’apprêtent à naviguer vers les Philippines. Leur itinéraire pourrait les amener à croiser près des côtes taïwanaises, soulevant la question d’un passage dans le détroit contesté.