APRNEWS: Gabon – Bride, 14 ans, se suicide après un viol par des membres de sa famille paternelle.
Une adolescente âgée de 14 ans est décédée dans la nuit du 16 juillet 2024 au Centre hospitalier universitaire d’Owendo (CHUO) où elle avait été admise en urgence à la suite d’une tentative de suicide à la corde. Selon sa mère, Bride Nyomba, aurait décidé de mettre un terme à sa vie après avoir été abusée sexuellement par ses parents paternels dont son oncle âgé de 31 ans.
« Il y a des êtres qui sont faits pour détruire la vie des autres et qui ne sont faits que pour cela », laissant entendre Roger Mondoloni. Cette citation de ce biographe semble s’appliquer parfaitement à la situation qu’aurait vécue la regrettée Bride Nyomba lorsqu’elle a été amenée à vivre chez son géniteur. Celle qui avait passé 9 ans de sa jeune existence dans l’allégresse et la quiétude auprès de sa maman va découvrir la loi de l’omerta et du repli de soi chez son papa
Un passage de témoin imparfait !
Ayant assumé longtemps la garde de leur fille Bride Nyomba pendant 9 ans, sa mère croit bon de la confier à son géniteur. Et pour cause, à l’époque, elle ne jouit pas de moyens conséquents pour garder les deux enfants qu’ils ont eus ensemble. Seulement, il se passera 4 ans avant que sa situation sociale ne s’améliore et qu’elle décide de récupérer la jeune fille alors approchant sa 14eme année. Le retour à la maison constitue un ouf de soulagement pour l’adolescente qui a tout de même perdu la joie de vivre
« À son retour à la maison, Bride était associable. Son comportement a attiré notre attention avec mon mari. Elle avait des sauts d’humeur », nous a confié sa maman. Mais à l’instant, nul ne comprend l’attitude de l’adolescente. Une crise de son âge, certains espèrent. Il faudra attendre octobre 2023 pour que Bride Nyomba passe aux aveux. Les frères et neveux de son père auraient abusé d’elle à Essassa dès l’âge de 9 ans jusqu’à ses 13 ans. Sapristi ! Sa sœur qui y vit serait également informée.
Feuilleton judiciaire, aveux !
En rogne, sa maman et son beau-père décident de dénoncer la famille de son géniteur. S’étant rendu au commissariat du 5e arrondissement de Libreville, les parents plaignants seront orientés vers la Brigade anti-criminelle (BAC). Après la déposition de Bride Nyomba, les agents s’activent et préparent une descente au domicile des mis en cause. Entre-temps, le géniteur de la plaignante et sa famille seraient venus l’intimider chez sa mère. Une bagarre éclate. Quelques heures après, la descente est effectuée.
D’abord annoncés absents, les parents paternels seront débusqués sous le lit. Lors des interrogatoires, l’un des mis en cause âgé de 31 ans aurait reconnu, procès verbal à l’appui, qu’il aurait fait l’amour à sa nièce sous l’effet de l’alcool. Malheureusement, l’enquête semblait stagner. Aussi, conseillés par un agent sur la nécessité de régler l’affaire en famille car selon ce dernier « peu de plaintes aboutissent », les plaignants vont décider de vivre leur vie. Bride Nyomba est pour mais seulement par crainte de représailles.
16 juillet, une date désormais mémorable !
Entre ces tensions familiales devenues toxiques, la maman de l’adolescente se marie et offre à leur fille un cadre de reconstruction. Un suivi psychologique est d’ailleurs mis en branle à Jeanne Ebori. Seulement, le 16 juillet 2024, le couple décide d’aller visiter un terrain à Akanda et revient en soirée. C’est Bride Nyomba qui va ouvrir le portail à ses parents sans rien laisser transparaître. Par la suite, elle se recroqueville dans la chambre en silence. Soudainement, la dame de ménage entend des pleurs de la dernière née.
En se rendant, elle récupère l’enfant en s’offusquant de l’attitude de Bride Nyomba. Une fois dehors, elle revient sur ses pas et se rend compte que l’adolescente est inerte accrochée à un câble. Dans la foulée, elle défonce la porte de la maman. Les deux vinrent constater l’état de la jeune fille de 14 ans. Aussitôt, informé, le beau-père va dénouer le câble du cou de Bride. Et la conduit au CHU d’Owendo. Là-bas elle sera prise en charge, mais rendra l’âme. Sans laisser de mot explicatif, Bride Nyomba a tout de même laissé une piste.
L’adolescente, enterrée le 13 août, jour de son 15eme anniversaire, ne manquait pas de signifier à qui veut l’entendre, dont son entourage, qu’un jour « soit elle, soit ses bourreaux quelqu’un partirait », relate sa maman jointe par nos soins. Selon cette même source, le jour de la sortie du corps à Saaf, la famille paternelle aurait proféré des paroles désobligeantes contre la regrettée, la traitant de « cuisses légères ». Une énième bagarre aurait éclaté et les deux familles seraient séparées par les agents. Le géniteur n’aurait pas daigné venir à l’enterrement. Nous avons tenté en vain d’entrer en contact avec ce dernier. Pour sa part, convaincue que Bride faisait une dépression depuis le viol subi, la mère demande justice pour sa fille et ce, en responsabilisant les auteurs de ces actes odieux. Nous y reviendrons !