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Libéria : Les fantômes de la guerre civile hantent les élections

© Sercom APRnews Photo Libéria : Les fantômes de la guerre civile hantent les élections
Jeudi, 21 décembre 2017

Libéria : Les fantômes de la guerre civile hantent les élections

APRNEWS- A quelques jours du second tour de la présidentielle au Liberia prévu le 26 décembre, le spectre de la guerre apparait dans les esprits.

Selon certains libériens, la période Charles Taylor était meilleure que celle qu’ils vivent actuellement. 
« J’aimerais vraiment que notre ancien président revienne », affirme un villageois de la province de Bong, dans le centre du Liberia.

Admiratif de l’ex-chef de guerre devenu président de la république, qui pouvait modifier les taux de change d’un simple message à la radio, cet habitant du fief de l’ex- chef de guerre, ajoute « au moins, nous avions la croissance », en comparaison d’avec la gouvernance de la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf.

Aussi de nombreux libériens voient d’un mauvais œil, l’intrusion de certaines personnalités ‘’politiques’’ mêlées de près ou de loin aux atrocités liées à la guerre civile qu’a connu le pays pendant plus de dix ans. 

Le ralliement récent de Prince Johnson, ancien chef de guerre, soupçonné de l’assassinat dans des conditions atroces, de l’ex-Président Samuel Doe, à Georges Weah ne fait pas l’unanimité.

Autre soutien de taille de l’ex-footballeur arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle, la sénatrice de Bong, Jewel Howard-Taylor, l’ex-épouse de Charles Taylor,  54 ans, que certains jugent aussi bien coupable que son ex-mari, de crimes de guerre.
« Ceux qui se sont vraiment livrés à des atrocités ou ont trempé dans la guerre devraient être poursuivis», affirment encore d'autres libériens, ecoeurés de voir que rien n'est fait jusqu'ici pour sanctionner les éventuels coupables d'exactions et de crimes.

Au lieu de cela, beaucoup d’entre eux sont présent dans les deux camps. C’est le cas de Benoni Urey, directeur du Bureau des Affaires maritimes sous Charles Taylor, soutien de Joseph Boakai, l’adversaire de Weah à la présidentielle.

Pour les observateurs de la scène politique du premier pays indépendant d’Afrique, quelle que soit son issue, cette élection va tourner la page de la triste guerre civile.