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CEDEAO : Le « dilemme » Cap-Vert

© Sercom APRnews Photo /Le « dilemme » Cap-Vert
Dimanche, 24 décembre 2017

CEDEAO : Le « dilemme » Cap-Vert

APRNEWS- Praia n’a pas encore fini de digérer la perte de ce poste hautement stratégique qui lui était réservé lors du sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO à Abuja le 16 décembre 2017. Comment la présidence de la Commission de la CEDEAO qui lui était réservée a pu revenir à la Côte d’Ivoire ? 

Décision politique laisse-t-on entendre du côté de l’archipel. Le pays semble être victime d’un arrangement politique comme l’a si bien précisé le Président Jorge Carlos Fonseca sur les ondes de la télévision nationale. Cependant, RFI a pu livrer une version qui prend le contre-pied de la déclaration  du président cap-verdien. L’Etat serait débiteur à l’égard de la CEDEAO.

Il « devrait toujours 25 millions de dollars à l'organisation ».
 
La dette aurait vraisemblement été la raison de l’ « arrangement politique » évoquée par Carlos Fonseca, qui aurait montré son mécontentement lors d’un huit clos et vainement tenté de faire entendre raison à ses paires de la CEDEAO. En dépit de ce passif qui reste à solder, plusieurs reproches sont faits à ce pays. Au nombre de ceux-ci, figure la trop grande indifférence de Praia sur certaines questions communautaires. 

Le Cap-Vert serait le dernier des pays à avoir ratifié les divers protocoles et conventions initiés par l’organisation depuis 1978. En outre, le pays ferait moins d’effort en matière d’application de la décision de la CEDEAO relative à la libre circulation des personnes et des biens. Concernant ce dernier volet, Praia souhaiterait que l’organisation tienne compte de ses spécificités liées au fait que le marché de l’emploi est très réduit sur son territoire. 

Il se trouve que l’un des talons d’Achille de ce pays à fort potentiel touristique est sa faible ouverture au reste de l’Afrique. Le transport maritime est en pratique inexistant et le transport aérien intra-africain réduit au strict minimum. 

Paradoxalement, le Cap-Vert affiche de bons résultats en matière de démocratie. L’indice Mo Ibrahim de 2017 confirme sa belle performance en le classant 4ème sur 54 pays en matière de bonne gouvernance. Mais ce seul facteur est-il suffisant pour effacer les « récriminations » contre le Cap-Vert ? 

Ce pays de 500.000 habitants sur un espace de 4.033 km²,  semble noyé dans une organisation de plus de 350 millions d’habitants. Par sa taille et ses rapports à l’organisation sous régionale, il demeure un « dilemme » au sein de la CEDEAO où il tente progressivement de se trouver la place idéale.