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Afrique du sud : Jacob Zuma a démissionné

apr-news/ Le président sud-africain Jacob Zuma a démissionné le mercredi 14 février
Jeudi, 15 février 2018

Afrique du sud : Jacob Zuma a démissionné

APRNEWS- Le président sud-africain Jacob Zuma a démissionné le mercredi 14 février avec « effet immédiat » conformément à la décision de son parti le Congrès national africain (Anc). 

Menacé par une motion de défiance qui devait être débattue le jeudi 15 février, Jacob Zuma avait refusé de démissionner le mercredi, estimant que la demande de son parti était « très injuste ». « Je n’ai rien fait » avait-il affirmé sur les antennes de la télévision Sabc. 

Lors de cet échange « commandé », Zuma s’est engouffré dans la peau d’une victime lançant, par des mots à peine voilés, un appel à une résistance populaire. Sa crainte est que sa démission pourrait mettre « beaucoup de gens en colère ». 

Mais après 9 ans de pouvoir, Jacob Zuma avait visiblement perdu la main.

Coup de théâtre

Alors qu’il apparaissait déterminé à prolonger la passation de pouvoir avec Cyril Ramaphosa, une adresse à la nation sonna la fin, tard dans la nuit.

«J’ai décidé de démissionner du poste de président de la République avec effet immédiat, même si je suis en désaccord avec la direction de mon organisation», a annoncé Jacob Zuma après sa « résistance » télévisée quelques heures plutôt. 

Depuis la présidence, celui qui avait activement œuvré à la démission de Thabo Mbeki le 21 septembre 2008, mettait ainsi fin à son règne. 

Désormais sans immunité et relégué au rang de citoyen ordinaire, l’ex-président sud-africain est plus que fragilisé face à la justice. 

Motus sur les scandales Zuma ?

Zuma est englué dans un filet de scandales pour lesquels ni la justice, ni son parti ne comptent garder le silence. Cyril Ramaphosa avait été ferme sur la question : « Ceux qui sont corrompus et ont volé l'argent des pauvres seront jugés ».

En 2003, Zuma avait été épinglé dans une affaire de corruption datant de 1999. L'ex-président a été mis en cause dans une affaire de corruption liée à un contrat d'armement de 3,7 milliards d'euros. Les charges furent abandonnées en avril 2009.

En 2004, après avoir perdu le poste de vice-président, Jacob Zuma est inculpé de viol envers une femme séropositive. Au cours de son procès, il affirma «s'être douché pour minimiser les risques de contracter la maladie ». Il fut curieusement acquitté en 2006.

7 ans plus tard, il est accusé d’avoir utilisé l’argent des contribuables pour rénover sa propriété privée de Nkandla. En 2016, la cour constitutionnelle ordonne à Zuma le remboursement des 15 millions d’euros ayant servi au travaux de renovation, dans un délai de 45 jours. 

Après ce verdict, l’Alliance démocratique, le principal parti d’opposition, a annoncé  une procédure de destitution. A sa suite, le parti de Julius Malema, les Combattants pour la liberté économique (Eff), a appelé les Sud-Africains à descendre dans la rue pour exiger la destitution de Jacob Zuma.

Zuma a en définitive été poussé à la sortie 9 ans après son accession à la magistrature suprême. La passe est ainsi faite à Cyril Ramaphosa dont l'élection est prévue au parlement sud-africain le jeudi 15 février 2018 .